Et si on écoutait Marine Lorphelin ? Personnalité médiatique, ancienne Miss, mais aussi ancienne médecin, l'animatrice est longuement revenue sur l'enfer qu'elle a pu vivre lors d'un stage de chirurgie. Ses mots viennent s'ajouter à un large élan de libération de la parole dans la médecine : le #MeTooHopital.
C'est sur son compte Instagram qu'elle s'est exprimée. Aussi, pour parler à la place de toutes celles qui ne le peuvent pas. On la lit : "Je me rappelle d'un stage particulièrement éprouvant, c'était un stage de chirurgie dans lequel j'étais une des seules femmes, j'étais très jeune. J'ai eu le droit à des dizaines et dizaines de blagues de cul graveleuses"
"Mais aussi à des questions sur mon intimité, des mains baladeuses et des comportements vraiment inappropriés. Aujourd'hui, je regrette un peu de n'avoir rien dit, de n'avoir pas su quoi faire, mais j'étais jeune". Et la star suivie par 1 million de followers sur Instagram ne s'arrête pas là...
Sur Instagram, Marine Lorphelin insiste sur une nécessité, celle d'ouvrir la voix. "Aujourd'hui, oui il faut parler, il faut parler de ce qui s'est passé avant, il faut parler aussi de ce qui se passe encore maintenant... A l'époque j'étais jeune et c'est vrai qu'on disait qu'il fallait accepter ces comportements 'habituels', 'normaux', attribués à des anciens médecins de l'ancienne génération". C'est une véritable loi du silence qu'elle dénonce.
"On ne doit pas faire de vague à l'hôpital si tu veux qu'on valide ton stage", déplore-t-elle encore. Le mouvement #MeTooHôpital vise à mettre en lumière les violences sexistes et sexuelles subies en établissements hospitaliers, en universités, en écoles... Comme celles que fustige Dr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, accusant l'urgentiste Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral", évoquant dans "Paris Match" un "comportement est empreint de domination sexuelle".
Mais aussi, ce témoignage de Roselyne Bachelot. Chez "C à Vous", l'ex ministre de la Culture dénonce la "loi du silence" qui règne dans les écoles de médecine et pointe du doigt le "bizutage" qui y règne en toute impunité. Elle relate : "Pendant mes années de médecine [Roselyne Bachelot était pharmacienne, ndlr] j'ai vécu du bizutage. Il y avait un miroir au-dessus de la table, on demandait d'ôter sa culotte et de marcher sur la table pour que les étudiants mâles puissent regarder notre sexe - celui des étudiantes. Puis à l'hôpital j'ai été confronté à des chefs de service... Comment on se défend dans ces cas-là ? On se défend pas, on peut pas..."