Le mouvement #MeTooHôpital se poursuit en France. Autour de cet élan de libération de la parole, les témoignages d'internes, d'infirmières, mais aussi de personnalités médiatiques, politiques, témoignant des violences sexistes et sexuelles subies en établissements hospitaliers, en universités, en écoles...
Ce mois-ci encore, Paris Match révélait les accusations dont fait l'objet l'urgentiste Patrick Pelloux. La Dr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, dénonce à son encontre des faits de "harcèlement sexuel et moral". Et fustige : "Patrick Pelloux est un harceleur paré de toutes les marques de virilité, au contact permanent de femmes. Son comportement est empreint de domination sexuelle".
Aujourd'hui, une autre voix, et pas la moins familière, vient résonner : celle de Roselyne Bachelot. L'ex ministre de la Culture ouvre la voix et dénonce la "loi du silence" qui règne dans les écoles de médecine... On l'écoute.
C'est effectivement sur le plateau de C à vous que Roselyne Bachelot s'est exprimée. Figure médiatique et politique populaire, elle est revenue sur ses douloureux souvenirs d'école de médecine. Ce qu'elle raconte ? Un "bizutage", comme l'énonce la fameuse expression. En vérité, un euphémisme pour ce qui ressemble davantage à une forme d'agression sexuelle banalisée. Elle relate.
"Pendant mes années de médecine [Roselyne Bachelot était pharmacienne, ndlr] j'ai vécu du bizutage. Il y avait un miroir au-dessus de la table, on demandait d'ôter sa culotte et de marcher sur la table pour que les étudiants mâles puissent regarder notre sexe - celui des étudiantes. Puis à l'hôpital j'ai été confronté à des chefs de service... Comment on se défend dans ces cas-là ? On se défend pas, on peut pas..."
Roselyne Bachelot est atterrée par les témoignages attestant de situations de harcèlement sexuel. Et l'ex ministre de conclure : "Il est temps que la loi du silence ne règle plus. D'une certaine façon on a l'impression qu'une porte s'ouvre et les autres à la suite, et c'est fort heureux, s'ouvrent, que ce soit à l'hôpital, à l'armée, dans le monde de la culture. Ce que je constante en tant que vieille militante féministe c'est que c'est de pire en pire !"
Une parole forte et, malheureusement, d'actualité.