"Prédateur sexuel". Visage familier pour qui s'intéresse aux enjeux de santé, notamment durant la crise du Covid (rappelez-vous), la Dr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, accuse dans Paris Match l'urgentiste Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral".
"Patrick Pelloux est un harceleur paré de toutes les marques de virilité, hâbleur, débordant d'assurance grâce à son poste à responsabilités, au contact permanent de femmes. Son comportement est empreint de domination sexuelle", dénonce cette figure médiatique du milieu hospitalier, fustigeant par la même occasion ledit milieu, qu'elle juge "très viril, très sexué".
Au sein du témoignage de Karine Lacombe, on retient plusieurs remarques, qui auraient été proférées par le principal concerné auprès de ses collègues : "Tu fais la gueule, tu as été mal baisée hier soir ?", "Alors, les poulettes, ça piaille pas beaucoup dans ce poulailler !", 'Mmm, te mets pas comme ça, c'est trop tentant, putain ce qu'il fait chaud !'. Des remarques qualifiées de "grivoises".
Faut-il s'attendre à un #MeToo du secteur de la santé ?
Plutôt que de tirades "graveleuses", terme euphémique, Karine Lacombe décrit plus volontiers à Paris Match "des épisodes d'humiliation", incluant harcèlement et agression sexuelle. Elle raconte notamment : "Un jour, une interne est de dos, il la saisit par le cou et frotte son bas-ventre contre elle, 'Mmm, te mets pas comme ça, c'est trop tentant, putain ce qu'il fait chaud !' La collègue sourit, gênée, et le repousse".
"Depuis plusieurs années, la Pr Karine Lacombe évoque ce médecin " prédateur ". Sans jamais le nommer", a observé Paris Match. "Le 22 novembre 2020, dans une interview au " Monde " elle répond : " J'ai fréquemment observé et subi des actes qui seraient aujourd'hui qualifiés d'agressions sexuelles : une main entre les cuisses, un effleurage de seins, des allusions grivoises ". Trois ans plus tard, dans " Ouest-France " la Pr Karine Lacombe glisse : " Il y a quelques mois, j'ai recroisé un urgentiste dont on sait qu'il est un prédateur sexuel."
Comme le relate franceinfo, Roselyne Bachelot et Agnès Buzyn "confirment avoir eu vent de comportements inappropriés de l'urgentiste envers des femmes", "des accusations répétées de violences verbales et sexuelles"., "un comportement loin d'être exemplaire avec la gent féminine"... L'urgentiste a justement réagi.
Et il affirme : "Je n'ai jamais agressé personne. Jamais ! C'est un comportement grivois. Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd'hui, c'est sûr. Mais on rigolait bien".