
"Ca prendrait juste cinq minutes..."
Si j'étais un homme, je serais capitaine, chantait un jour Diane Tell. Laure Calamy quant à elle nourrit d'autres ambitions, légèrement plus accessibles et, diraient certains esprits chagrins, triviales.
A la grande question : que feriez-vous dans la peau d'un homme ? L'actrice Césariée à la bonne humeur très communicative a répondu par une répartie digne de sa personnalité : libre, décomplexée, sans chichis... Bien dans sa peau et dans son corps.

"Rooh bah écoutez, si j'étais un homme, bien sûr que, c'est évident, j'essaierai de...", s'est d'abord amusée l'actrice, sous les rires d'Alex Vizorek, partageant un regard complice concernant ce je ne sais quoi qu'elle suggère très fortement, rapidement empêchée par un fou rire - sans préciser explicitement sa pensée, mais son sourire suffit à être éloquent.
Avant de développer : "J'aimerais quand même bien savoir à quoi ressemble une..."
Laure Calamy s'imagine dans la peau d'un homme, et c'est réjouissant.

Elle précise au micro de RTL : "J'aimerais quand même bien savoir à quoi ressemble une érection c'est vrai, enfin ce que ça fait quoi !".
Et détaille entre quelques réparties très amusées de ses comparses : "Non mais quand même on a envie de tester ça, de comprendre ce que ça fait, un orgasme masculin..."
Mais Laure Calamy décoche aussi d'autres éléments de réponse, plus politiques...

"Je négocierai mon salaire, aussi !", ironise-t-elle avec un grand rire. Une manière d'effleurer le sujet ô combien primordial des inégalités salariales, disparités professionnelles qui concernent également le monde du cinéma et des séries. Bien que naturellement, le grand sujet de l'orgasme, et du plaisir féminin, est tout aussi politique !
Le rapport de Laure Calamy à la sexualité, c'est tout un poème.

Dans ses films, l'actrice n'hésite pas à se mettre à nu, littéralement. Ses scènes de nu et de sexes correspondent à sa vision de l'art, de l'expérience féminine, du jeu : quelque chose de libre, de très incarné, de passionné et d'épanouissant. Mais aussi de militant.
Dans Une femme du monde par exemple, elle incarne une travailleuse du sexe. Dès lors, les séquences les plus explicites à l'écran servent un discours ouvertement féministe sur la prise en compte des femmes les plus marginalisées et stigmatisées de notre société.
En interview, Laure Calamy s'amuse de cette constante : "être à poil à l'écran", comme l'énonce Léa Salamé à son égard. Et s'en réjouit complètement dans une interview à retrouver sur d'autres ondes, celle de France Inter : "Oui être à poil, j'aime bien ça ! Le corps nu, quel qu'il soit. Je trouve ça beau, même un corps dit 'mal foutu'..."

"C'est émouvant, intéressant, c'est notre état premier, quelque chose d'universel se raconte dans la nudité. Un corps nu, dans la nature, c'est troublant : on ne sait plus à quelle époque on est"
On pense dès lors fortement à d'autres mots, ceux de sa consoeur Césarisée, Virginie Efira, qu'on interroge également très régulièrement sur la multiplicité des scènes de sexe et de nu dans ses films : "Ce n’est pas parce qu’on est une femme à la féminité exacerbée qu’on perd ses droits, sa dignité, et qu’on se soumet à l’homme pour autant. On a dépassé depuis longtemps le statut d’objet sexuel, alors pourquoi ne pas en devenir un si on en a envie ?... Et j'espère que les femmes me trouvent sexy elles aussi !"