Près de 2 Français sur 5 connaissent au moins une personne victime d'inceste. Dans la majorité des cas, la victime est un ami ou une connaissance. Dans 34% des cas, c'est une personne de la famille. 7,4 millions de personnes déclarent avoir été victimes d'inceste. 65 % de femmes et 35 % d'hommes.
Ces chiffres sont importants pour comprendre l'importance d'un engagement, celui de Héloïse Martin. L'espace d'une longue interview pour Gala, la comédienne de 27 ans est revenue sur l'inceste subi, alors qu'elle n'avait que neuf ans. Héloïse Martin a été violée par un oncle et ce, durant plusieurs mois. Son agresseur a finalement écopé de 18 mois de prison avec sursis.
Dans cette interview, elle raconte tout, comme les incidences de ces viols - l'anorexie et la boulimie, l'isolement, le fait de "ne pas se laisser approcher par aucun garçon jusqu'à ses 17 ans". Après dix ans de suivi thérapeutique, elle assure avec force :"Etre une victime ne doit pas être une honte !".
Et ce n'est pas tout...
Dans Gala toujours, celle qui a dédié une bande dessinée à son histoire, Les Yeux fermés, se remémore à l'unisson les réactions suscitées par son envie de témoigner. Des paroles qui se passent de commentaires, jugez plutôt : "C'est bon, tu pourrais passer à autre chose", "Comme toutes les actrices, tu veux ton petit scandale pour te faire remarquer"... Pour contrer ce genre de remarques, elle aimerait aujourd'hui sensibiliser à ces sujets et à tous leurs enjeux au sein des écoles "afin de libérer la parole des enfants".
"Comme 1 enfant sur 10 en France, je suis victime de violences sexuelles. Et j'ai décidé de tout vous raconter. J'ai 27 ans, la parole se libère, depuis quelques mois, on a décidé d'arrêter de se taire. Moi, j'ai eu la chance d'avoir été écoutée et crue tout de suite. Beaucoup de victimes ne le sont pas", expliquait-elle encore il y a peu sur son compte Instagram. D'où l'importance de parler.
"Elle dit "porter [cela] comme une cicatrice", qui l'oblige à rester en alerte lors de ses séances de dédicaces et l'a d'ores et déjà dissuadée de recourir à des baby-sitters masculins pour sa fille. Mais, ajoute-t-elle, "mon oncle n'a pas volé mon sourire." Ce sourire est beau", détaille encore Gala. Une parole qui compte plus que jamais au sein du mouvement #MeTooInceste.