A savoir : La graphologie vise à déterminer le caractère d’une personne en fonction de son écriture, alors que la vocation de l’expertise en écriture est d’identifier l’auteur d’un document. C’est un travail très technique. L’expert peut être mandaté par les tribunaux mais aussi par les particuliers qui veulent entreprendre une procédure judiciaire. Martine Domont pratique depuis plus de vingt ans ces deux activités passionnantes qui ont comme support commun l’écriture.
« J’ai d’abord suivi des études de psychologie, puis travaillé dans les ressources humaines. Je me suis intéressée à la graphologie en lisant des livres. L’aspect psychologique mais aussi technique m’ont plu. Je me suis alors inscrite à la Société Française de Graphologie. Il s’agit d’une formation très sérieuse qui délivre le diplôme de graphologue au bout de trois ans. Par la suite, j’ai approfondi ma formation avec trois années supplémentaires au Groupement des Graphologues Conseil de France (GGCF). Ce sont des études qui, en tout, ont duré six ans, je tiens à le préciser. C’est un métier difficile qui demande une formation sérieuse et de l’expérience. Dans le cas de l’expertise en écriture, j’ai été formée par un expert en écriture car il n’existait pas de diplôme particulier à l’époque. J’ai eu la chance d’être nommée expert en écriture auprès de la Cours d’Appel après une sélection drastique. Plus tard, j’ai suivi la formation que dispensait l’Université Paris Descartes. »
« J’ai une clientèle plus importante pour la graphologie. Ce sont essentiellement des cabinets de recrutement, des entreprises et des particuliers. Les entreprises me consultent pour du recrutement. Elles ne cherchent pas des informations sur les compétences du candidat. La plupart du temps, ce que les recruteurs veulent connaître, c’est l’adaptabilité, la sociabilité de la personne et sa capacité à travailler en équipe. Ils peuvent faire appel à moi à la fin du processus de recrutement lorsqu’ils hésitent entre deux ou trois personnes. Je vais les aider à voir s’ils ont bien tout déceler en effectuant un grapho-diagnostic. En général, mes impressions et celles de mes interlocuteurs vont dans le même sens. La graphologie s’utilise aussi pour aider les cadres et non cadres dans leur transition de carrière dans le cadre de bilans de compétences. Dans ce cas, la graphologie est un outil qui accompagne le changement, aide le collaborateur dans sa nouvelle fonction. Pour ce qui est de l’expertise en écriture, en ce moment je traite beaucoup de testaments litigieux. C’est ce qu’on appelle les testaments olographes. Par exemple, si vous retrouvez un tel document chez vous et souhaitez le faire identifier, vous vous adressez à un expert en écriture. »
« L’écriture reflète la personnalité. Vous n’en trouverez pas deux identiques. Elle change peu comparée à notre caractère qui évolue tout au long de la vie. Avec l’écriture, le graphologue peut donner des indications sur les ressorts de la personnalité. C’est un métier difficile où les certitudes n’existent pas. La personnalité est complexe. Il peut arriver qu’il y ait un décalage entre la trace de l’écriture et le caractère, car il n’est pas rare que l’on joue un personnage dans sa vie sociale. Certaines écritures sont plus difficiles à déchiffrer que d'autres, comme lorsque vous rencontrez quelqu’un et que vous ne parvenez pas à cerner sa personnalité. En tout, j’examine près de 170 espèces graphiques, c’est un travail très technique. Puis je fais l’analyse et la synthèse de ces éléments. Ce qui me plaît le plus dans cette activité est la restitution : le travail avec le recruteur à qui je rends l’analyse graphologique, le particulier avec qui je discute et j’échange. J’aime avoir un retour d’expérience. »
« J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de graphologues. On peut légitiment penser qu’avec le développement des technologies, ce métier est amené à disparaître. En ce qui me concerne, ma clientèle est fidèle depuis vingt ans. Mes conseils pour exercer ce métier seraient : savoir écrire, rédiger – avoir une bonne technicité - le sens de l’humain – et puis de la modestie. Il faut toujours se remettre en question, la certitude n’existe pas dans ce domaine. »
Sylvie Labansat, biographe passionnée
Travailler dans une salle de ventes aux enchères d’œuvres d’art
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C'est le moment de faire un bilan de compétences !