Dans une interview avec le magazine américain Harper's Bazaar, Angelina Jolie se livre sur son quotidien pendant le confinement, ses inquiétudes face à la crise économique et les conséquences désastreuses sur le sort des réfugiés, auprès desquels elle oeuvre depuis plus de vingt ans. "Ce sont des personnes qui ont été chassées de leurs maisons et de leurs pays par les bombes, les viols et les persécutions violentes sous toutes leurs formes, bien avant ce virus", déplore-t-elle. "Ils vivent chaque jour avec la xénophobie et les préjugés et figurent parmi les personnes les plus vulnérables du monde ".
Elle aborde aussi le racisme systémique aux Etats-Unis, reconnaît les privilèges qu'elle et ses enfants blancs ont par rapport à Zahara, sa fille noire, et donne également un précieux conseil aux parents pour parler de ce sujet avec leurs enfants. Une phrase simple, qui ne manquera pas de rester en tête : "Ecouter ceux et celles qui sont opprimé·e·s et de ne jamais supposer que l'on sait".
Elle ajoute toutefois que, si la lutte antiraciste débute chez soi, la société elle-même doit aussi changer pour que l'égalité ait une chance. "Un système qui me protège mais qui pourrait ne pas protéger ma fille - ou tout autre homme, femme ou enfant dans notre pays sur la base de la couleur de la peau - est intolérable", martèle l'actrice.
"Nous devons aller au-delà de la sympathie et des bonnes intentions pour adopter des lois et des politiques qui s'attaquent réellement au racisme structurel et à l'impunité. Mettre fin aux abus dans les services de police n'est qu'un début. Elle va bien au-delà, dans tous les aspects de la société, de notre système éducatif à notre politique".
Au magazine qui lui demande les événements qui, pendant le confinement, ont éventuellement restauré sa foi en l'humanité, elle répond : "Le peuple se lève. Les gens sont fatigués des excuses et des demi-mesures, et ils font preuve de solidarité les uns envers les autres face aux réponses inadéquates de ceux qui sont au pouvoir". Elle poursuit : "On a l'impression que le monde se réveille et que les gens forcent leurs sociétés à faire preuve d'une plus grande vigilance."
"Il est temps de modifier nos lois et nos institutions, en écoutant ceux qui ont été le plus touchés et dont la voix a été exclue", insiste-t-elle, en référence à la mobilisation antiraciste actuelle.
Le seul souhait d'Angelina Jolie pour le monde d'après trouve un écho dans tout le pays : "Que l'accent sur les efforts de changement structurel pour protéger les personnes vulnérables reste au centre de nos discussions", lance la réalisatrice engagée. "Que nous ne nous repliions pas sur nous-mêmes et que nous travaillions avec encore plus de conscience de notre humanité commune." A bon entendeur...