On a tous en tête une scène de film ou de série dans laquelle deux personnes se font éjecter d'un avion parce qu'ils ont fricoté dans les toilettes juste avant le décollage. Mais la mésaventure de la Britannique Beth Evans est bien réelle, et le scénario, tout autre. La jeune femme de 24 ans a embarqué à bord d'un avion de la compagnie Emirates Airlines, censé la conduire à Dubaï. Son périple n'a cependant pas duré longtemps puisque celle-ci a dû quitter l'avion quelques minutes plus tard, après avoir fait part de ses douleurs menstruelles à son petit ami Joshua Moran, qui l'accompagnait.
Une hôtesse de l'air aurait entendu Beth et l'aurait alors interrogée sur ses douleurs. Selon Joshua, Beth a assuré qu'elle était tout à fait en état de prendre l'avion. Mais son argumentaire ne s'est manifestement pas révélé suffisamment convaincant, puisque l'équipage a demandé au couple de sortir de l'avion. "Être expulsée parce qu'on souffre à cause de ses règles, c'est de la folie. Beth était en pleurs, et commençait à s'énerver quand l'hôtesse de l'air lui posait des questions. C'est embarrassant d'avoir à expliquer ses douleurs menstruelles", s'est indigné le compagnon de Beth, sollicité par le journal britannique The Sun.
De leur côté, les représentants d'Emirates Airlines avancent une toute autre version des faits. D'après un porte-parole de la compagnie aérienne, Beth aurait alerté l'équipe de bord parce qu'elle ne se sentait pas bien. L'équipage aurait essayé de lui fournir une assistance médicale, mais ne trouvant pas de médecin sur place, le commandant de bord aurait jugé plus sage de faire sortir Beth et Joshua, car il craignait pour la santé de la jeune femme.
Toujours est-il que Beth et Joshua ont dû quitter l'appareil contre leur volonté et payer 350 livres chacun (soit environ 400 euros) pour racheter un billet. Sur Twitter, le jeune couple a pu compter sur les nombreux soutiens des internautes. "Au lieu de proposer à Beth une tasse de thé ou une bouteille d'eau, vous l'avez fait se sentir honteuse. Les règles sont naturelles et douloureuses", tweete l'une d'entre elles en illustrant son propos avec le hashtag #Periodpride ("fierté des règles").
Les règles restent un sujet très tabou, y compris en Occident. D'après un récent sondage américain commandé par la marque de sous-vêtements menstruels THINX, 58% des femmes interrogées (1500 au total) déclarent avoir honte de leurs règles. Cet embarras ne vient pas de nulle part : 42% des femmes affirment en effet avoir subi des moqueries ou des commentaires désobligeants de la part d'amis masculins, de membres de leur famille ou de leurs camarades de classe parce qu'elles avaient leurs règles.