Le congé parental d’éducation, intitulé « congé de libre choix d’activité » reste une affaire de femmes. Alors que le gouvernement étudie une réforme du congé parental qui consisterait à le réduire de six mois si le père n’en prend pas sa part, il semblerait que les hommes ne soient pas prêts à réduire leur activité professionnelle pour s’occuper de leurs enfants. Une étude de l’Insee publiée ce mardi révèle ainsi que 46% des hommes interrogés n’ont pas envie de prendre un congé parental, contre un quart des mamans. Aujourd’hui, seuls 2% des pères sondés se sont arrêtés totalement de travailler pendant au moins un mois grâce à un congé parental (en plus du congé paternité de deux semaines), et ils sont seulement 9% à avoir pris temporairement un temps partiel. Ce, alors qu’après la naissance d’un enfant, une femme sur deux réduit ou cesse son activité professionnelle au-delà de son congé maternité.
Pourquoi une telle différence entre hommes et femmes ? L’étude avance plusieurs explications, au-delà du manque d’intérêt qu’exprime près d’un papa sur deux pour le congé parental. Si la moitié des hommes ne pensent tout simplement pas à prendre un congé parental, un tiers des papas avouent avoir peur pour leur carrière. 30% des hommes interrogés confient en effet que leur travail est le principal obstacle à leur envie de pouponner : ils sont 9% à avoir peur que leurs relations avec leur employeur se dégradent et que leur congé soit incompatible avec leur travail. 6% ont peur de voir leur promotion hiérarchique freinée voire de perdre leur emploi. Autre obstacle : l’aspect financier. 15% des papas estiment que « ce congé n’est pas assez bien payé » : les femmes sont plus nombreuses d’ailleurs à critiquer son faible montant (39%). Certains papas par ailleurs pensent ne pas avoir droit à ce congé parental : tous les papas ne sont pas salariés et beaucoup ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier d’une réduction de leur activité professionnelle.
Enfin, certains papas interrogés expliquent qu’ « ils auraient pu s’arrêter mais sont parvenus à s’arranger autrement ». Et souvent cet arrangement n’est autre que le congé parental pris par leur conjointe…
Afin de mieux répartir la prise de congé parental entre pères et mères et de venir à bout des idées préconçues qui prévalent, le gouvernement, qui s’apprête à examiner mercredi 3 juillet le projet de loi sur l’égalité hommes-femmes, vise à instaurer six mois de partage obligatoire de ce congé entre les parents.
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