Le quotidien économique Les Echos l'affirmait dans son édition du 3 décembre. Sur la question de la réforme du congé parental, « le gouvernement socialiste est déterminé à aller jusqu'au bout ». Depuis le mois de septembre, la ministre des Droits des femmes, Najat-Vallaud Belkacem, n'a jamais caché son souhait de le voir plus court et mieux rémunéré, conformément à une piste envisagé dès le mois de mars par François Hollande, alors en pleine campagne présidentielle.
C'est à l'occasion du Comité interministériel aux droits des femmes que le projet a été relancé. A l'issue de cet événement, le gouvernement a présenté une série de mesures afin de garantir une meilleure égalité entre les hommes et les femmes. L'une d'elles consiste à imposer le partage du congé parental pour parvenir à l'équilibre. Ainsi, le père et la mère devront s'arrêter au minimum trois mois chacun pour bénéficier de la prestation. Objectif : « accroître le niveau d'emploi des femmes et favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales lors des premiers mois de l'enfant », indique le relevé de décisions du Comité.
Le congé parental ainsi raccourci, le Complément de libre choix d'activité (CLCA), la prestation familiale s'adressant aux parents ayant interrompus partiellement ou totalement leur activité professionnelle pour s'occuper de leur enfant, pourrait être rémunéré à hauteur de 50 à 60% du salaire brut, plafonné entre 1 500 euros et 1 800 euros par mois. Actuellement, le CLCA atteint au maximum 566 euros par mois, dans la limite de trois ans.
Autant de projets ambitieux mais qui ne sont pas vus d'un très bon œil par les associations familiales. Regroupées au sein de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), elles estiment qu'une telle mesure « n'est pas une priorité » et s'inquiètent du fait que cette réduction du congé parental accentue le problème du mode de garde. « Il manque déjà 350 000 places d'accueil pour les 0-3 ans, raccourcir le congé parental d'éducation reviendrait à augmenter encore plus la demande », a d'ailleurs craint le président de l'Unaf, François Fondard, dans les colonnes du Figaro. Et d'ajouter : « Si on réduit ce congé à un ou deux ans, les familles qui ne parviendront pas à faire garder leurs enfants ne pourront pas reprendre d'activité et se retrouveront appauvries, sans aucune compensation financière ».
Quoi qu'il en soit, le projet de réforme du congé parental sera intégré au « projet de loi sur les droits des femmes », qui sera débattu à l'Assemblée nationale entre mars et juin 2013, mais un premier bilan de travail sera présenté aux organisations sociales le 19 décembre prochain.
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