Mettre le boulot entre parenthèses pour un, deux ou trois ans semble impensable pour les jeunes pères, c’est pourtant le choix que fait une jeune mère sur quatre. Une étude de la CNAF révélée par lemonde.fr démontre le peu d’attrait du congé parental pour les pères : seuls 1% des papas d’un enfant âgé de moins de trois ans prennent un congé parental. Ainsi les hommes ne représentent que 3.5% des bénéficiaires du congé parental. Et parmi ces exceptions, la plupart choisissent le congé parental partiel, qui leur permet de garder une partie de leur activité.
Créé en 1977, le congé parental d’éducation est censé permettre à un parent d’interrompre ou de diminuer son activité professionnelle pour s’occuper d’un enfant. Cet arrêt de travail est un droit pour tout salarié pouvant justifier d’un an d’ancienneté dans l’entreprise : pendant toute la durée du congé, le contrat de travail est maintenu et le salarié retrouve son poste et son salaire après la période d’interruption. Le parent concerné peut faire une demande auprès de sa caisse d’allocations familiales pour toucher le CLCA (complément de libre choix d’activité).
Plus de 523 000 familles auraient touché le CLCA en 2011. Si 56.2% des femmes concernées par le congé parental ne travaillent pas du tout –elles choisissent le congé parental total-, 70.3% des hommes optent pour un congé parental partiel. Les pères, toujours attachés au modèle traditionnel du chef de famille et de la bourse, sont surtout les victimes d’une pression sociale qui veut que l’homme travaille dur pour subvenir aux besoins de la famille. Une récente étude menée par CSA et Terrafemina révèle que 43% des pères actifs estiment que prendre un temps partiel serait mal perçu par leur entourage professionnel, alors que 30% d’entre eux seraient tentés par cette solution. Un chantier de l’égalité hommes-femmes que le gouvernement ne devra pas négliger dans sa volonté de réformer le congé parental. En Suède, sur un congé parental de 13 mois, au moins deux mois sont réservés au père.
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