
Ce n’est que récemment que l’affaire a été rendue publique, lorsque des journalistes et des associations féministes ont commencé à alerter sur l’existence de cette vidéo et l’absence d’enquête en cours : au Portugal, une mineure de 16 ans a été violée par 3 influenceurs âgés de 17 à 19 ans. Ce viol, capté en vidéo, a été relayé sur les réseaux sociaux, comme un simple contenu viral. Une vidéo que des milliers de personnes ont regardée, commentée, parfois partagée, sans alerter les autorités. Un silence et une complicité dénoncés à travers des manifestations faites devant l’Assemblée de la République à Lisbonne et un slogan clair : “le viol n’est pas filmé, il est condamné”. Les autorités, face à l’indignation grandissante, ont fini par ouvrir une procédure. L’enquête est désormais entre les mains du ministère public, et plusieurs personnes ont été identifiées comme suspectes.
Mais au-delà de l’aspect pénal, c’est tout un pays qui s’interroge. Comment une telle vidéo a-t-elle pu circuler aussi massivement, pendant aussi longtemps, sans qu’un signalement ne soit fait ? Cette affaire révèle une faille profonde dans la manière dont notre société traite les violences sexuelles, particulièrement quand elles s’exposent dans l’espace numérique. Les associations de défense des droits des femmes dénoncent une culture du viol encore très présente, mêlée à une banalisation de la violence sexuelle en ligne. Elles appellent à un renforcement de l’éducation au consentement, mais aussi à des lois plus strictes concernant la diffusion de contenus à caractère sexuel non consenti.
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Des manifestations et une colère auxquelles les partis politiques s’associent. Selon Mariana Mortága, coordinatrice du Bloc de gauche : “Le machisme existe, le problème est que les machistes se transforment en prophètes de l’internet et contaminent toute une génération. Nous avons besoin de règles pour les réseaux sociaux et nous devons tenir les plateformes responsables de ce qui se passe.”
Les trois hommes, arrêtés et depuis libérés sous réserve de comparutions périodiques devant les autorités, ont désormais interdiction d’approcher la victime ou bien de la contacter. Une histoire qui dépasse les frontières et crée un véritable raz-de-marée sur les réseaux sociaux. De nombreux comptes dénoncent les actions des agresseurs, mais également les personnes ayant consommé la vidéo.
L’affaire de Loures dépasse les frontières du Portugal et rappelle l’urgence de traiter les violences sexuelles comme des crimes graves, notamment lorsqu’elles sont médiatisées ou banalisées sur Internet.