Élue en décembre 2012, Park Geun-Hye vient d’être officiellement investie présidente de la Corée du Sud, lors d’une cérémonie à Séoul lundi 25 février. Née en 1952 pendant la guerre de Corée (1950-1953), la fille de l’ancien dictateur Park Chung-Hee, propulsé à la tête du pays par un coup d’état militaire en 1961 jusqu’à son assassinat en 1979, est la première femme à accéder à ce poste. Elle connaît donc bien la résidence présidentielle, la Maison bleue, où elle a passé une grande partie de son enfance.
Aînée de trois enfants, Park Geun-Hye a également assuré, à la mort de sa mère tuée en 1974, les fonctions de First Lady, auprès de son père, pendant cinq ans. Dix neuf ans plus tard, en 1998, elle revient dans la vie politique sud-coréenne en accédant démocratiquement à un siège de député sous les couleurs du Grand parti national, le parti conservateur.
Célibataire, Park Geun-Hye ne s’est jamais mariée et n’a pas d'enfant, un handicap en politique qu’elle a su retourner à son avantage en déclarant qu'elle consacrait sa vie au peuple sud-coréen, comme une mère à sa famille. Avec plus de 51,5% des suffrages recueillis à l'élection présidentielle, elle a su rassembler l’électorat populaire chez lequel la construction familiale est primordiale et imposer sa politique de confiance à l’égard du voisin et ennemi nord-coréen.
Au son du Gangnam Style de Psy, elle a dévoilé lors de son discours d’investiture les orientations clés de son unique mandat de cinq ans : lutte contre les inégalités sociales, contre la corruption au sein des grandes firmes, les « chaebols », qui asphyxient les petites entreprises et les créateurs, et l’appareil d’Etat, et contre la menace grandissante de Pyongyang. Contrairement à son prédécesseur Lee Myung-Bak, elle s’est déclarée plus ouverte à une politique d’apaisement : « Je bougerai pas à pas, sur la base d’une force de dissuasion crédible. »
En revanche, si l’élection de Park Geun-Hye est une étape déterminante dans l’histoire de son pays, sa propre condition féminine ne lui sert pas à promouvoir les droits des femmes dans un pays patriarcal où l’égalité entre les sexes est quasiment inexistante. D’ailleurs, dans une dépêche AFP datée du 17 décembre 2012, la directrice du Centre pour les femmes coréennes et la politique, Kim Eun-Ju, affirmait qu'elle n’était une dirigeante femme qu'au « sens biologique » puisque depuis son arrivée en politique en 1998, elle n’avait participé à aucune action visible en faveur de l’émancipation des femmes dans son pays.
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