"J'ai passé la majeure partie de ma vie à grandir devant vous tous ... vous avez vu le bon, le mauvais et tout le reste. Aujourd'hui est un jour où je suis si heureux·se de partager davantage encore de ma vie avec vous tous - je suis fier·e de vous faire savoir que je m'identifie comme non-binaire". Il est beau, ce message qu'est venu·e délivrer l'artiste Demi Lovato sur ses réseaux sociaux. Une publication Instagram en forme de coming-out.
Dans ce post Insta abondamment liké, Demi Lovato évoque donc sa non-binarité. Etre non-binaire, c'est refuser d'être catégorisé·e comme "homme" ou "femme" au sein de la société. En somme, rompre avec la binarité des genres que l'on nous assigne à la naissance, et par-là même, contester les stéréotypes et injonctions de genre qui vont avec, afin de revendiquer une identité non-fixe, indépendante de cette configuration traditionnelle.
C'est aussi revendiquer l'usage de pronoms de genre neutres. Ce que fait par ailleurs l'interprète de "Confident" en précisant : "Je changerai officiellement mes pronoms pour 'they/them' ["elles, eux", ndlr] après tout un travail d'auto-réflexion". En tant que francophone, on emploierait plus volontiers le pronom "iel" pour signifier cette neutralité.
Pour Demi Lovato, ce coming out est la finalité de tout un parcours introspectif.
C'est encore ce que l'artiste rappelle dans sa publication Instagram. Tout en s'adressant aux personnes non-binaires craignant de partager leur expérience par crainte de se voir discriminé·e. On lit : "Chaque fois que nous nous réveillons, nous avons une autre chance d'être qui nous voulons et souhaitons être. J'apprends encore de moi-même, et je ne prétends pas être un·e expert·e ou un·e porte-parole. Je fais simplement cela pour ceux et celles qui n'ont pas été en mesure de partager qui ils sont vraiment auprès de leurs proches".
Des interlocuteurs et interlocutrices à qui Demi Lovato "envoie beaucoup d'amour". En avril dernier, iel partageait déjà sa pansexualité aux médias. A savoir, le fait de ressentir une attirance, sexuelle et/ou sentimentale, qui ne se limiterait pas à un seul genre. Un désir qui là encore s'exprime par-delà la binarité traditionnelle, "et qui serait donc à définir en dehors de la question du genre, peut-être davantage envers l'individu que son genre défini", comme le décrypte la sexologue féministe Tiphaine Besnard-Santini.
"Je suis fluide maintenant et avant, je le refoulais beaucoup. J'ai ressenti beaucoup de honte parce qu'en grandissant au Texas, en tant que chrétien·ne, c'était très mal vu. Toute l'attirance que j'ai pu avoir envers une femme quand j'étais enfant, je l'ai refoulé·e avant même d'avoir eu le temps de me rendre compte de ce que je ressentais", expliquait alors Demi Lovato. Des prises de parole qui cassent les tabous et visibilisent.