Si vous êtes l'une des 315 000 femmes auxquelles a été prescrit ce traitement anti-acné comme contraceptif, vous savez sans doute que son autorisation de mise sur le marché a été suspendue, mercredi 30 janvier, sur décision de l'Agence française de sécurité du médicament (ANSM). Toutefois, ce retrait du marché n'interviendra pas avant la fin du mois d'avril 2013. Le but était de laisser aux femmes le temps de terminer leur cycle, de consulter leur médecin et de trouver une solution alternative.
Dans ce cadre, la ministre de la Santé Marisol Touraine et le directeur de l'ANSM Dominique Maraninchi ont insisté sur le fait que les principales intéressées ne devaient pas suspendre leur contraception brutalement. « Ces patientes ne doivent pas interrompre leur prise de Diane 35. Elles peuvent la poursuivre calmement jusqu'à avoir une consultation avec leur médecin », rappelait encore, mercredi, Dominique Maraninchi.
Afin d'apaiser les craintes des utilisatrices de ce traitement fabriqué par les laboratoires Bayer, et pour informer plus largement les Français sur les pilules contraceptives, le ministère de la Santé a mis en place, il y a une semaine, une ligne d'appels dédiée. Chaque jour, cinquante téléconseillers, accessibles depuis le numéro vert 0 800 63 66 36, supervisés par un médecin généraliste et des sages-femmes répondent aux questions des femmes mais aussi de leur père, mère ou compagnon. Depuis le lancement de la ligne, 6 000 appels ont déjà été enregistrés.
Sur ce point, les avis des dermatologues divergent. Alors que certains affirment que Diane 35 n'était pas le traitement le plus couramment prescrit dans la profession, d'autres se sentent d'autant plus démunis qu'un autre médicament visant à soigner l'acné, Roaccutane, a déjà été retiré du marché en 2008.
Ainsi, Marie-Estelle Roux regrette, même si elle est justifiée, la disparition de ces différents traitements : « On n'a plus le Roaccutane, si l'on ne peut plus prescrire de Diane 35 non plus, on n'aura plus de traitement hormonal », déplore-t-elle sur Europe1.fr. Et d'ajouter : « Il ne restera plus que des solutions antibiotiques. » Problème, ces dernières sont considérées comme moins efficaces car elles traitent l'inflammation de l'épiderme et non le dérèglement hormonal qui en est la cause.