Depuis le premier mandat de Barack Obama, les cours d'éducation sexuelle se sont propagés aux Etats-Unis. Un accès à l'information à la sexualité, la reproduction et la contraception nécessaire auprès des adolescent·es des classes équivalentes à la troisième et à la seconde, dont les conséquences bénéfiques ne se sont pas fait attendre. C'est ce que démontre cette vaste enquête réalisée par Nicholas D. E. Mark et Lawrence L. Wu, sociologues à l'université de New York, et révélée le 14 février dernier.
Ainsi, les chercheur·ses observent que ces formations ont impacté les grossesses chez les jeunes filles, et permis une baisse moyenne de 3 % de leur taux. Dans un pays "tristement célèbre pour en détenir le record des pays développés", précise Slate, c'est un chiffre significatif à ne pas ignorer.
Ce n'est pas la première fois que le sujet est étudié. Mais jusqu'aux travaux de ces sociologues new-yorkais, seules des données corrélationnelles avaient été fournies - comprendre qu'on n'avait pas identifié de lien direct entre l'enseignement à l'éducation sexuelle et la décroissance des grossesses adolescentes.
C'est désormais chose faite, grâce à ce que Nicholas D. E. Mark et Lawrence L. Wu décrivent comme une "quasi-expérience", "un dispositif capable de mettre au jour une relation de cause à effet, mais sans en passer par l'échantillonnage aléatoire typique exigé par les recherches expérimentales en bonne et due forme", définit le média français.
Leur méthode a été la suivante : les scientifiques ont passé au scribe 55 comtés américains ayant reçu des financements pour organiser les cours de prévention des grossesses adolescentes, puis ont examiné les certificats de naissance de ces comtés dont les mères étaient âgées de 14 à 19 ans. Une fois ces chiffres en main, ils les ont comparé à plus de 2 800 comtés qui n'avaient pas été subventionnés pour ces classes.
Résultats édifiants : un an après le début des cours, le taux de grossesses des jeunes filles chute de 1,5 %, et de 7 % au bout de 5 ans dans le comté observé. En faut-il réellement davantage pour convaincre qu'il est temps de généraliser l'accès à ces informations, et ce, dès le collège ?