Cent jours après avoir fait son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump poursuit son sabotage méticuleux de toutes les avancées pour les droits des femmes entreprises par ses prédécesseurs.
Après avoir mis un terme aux subventions fédérales versées aux ONG offrant une information non-partisane sur l'IVG, le président américain vient cette fois-ci de porter un coup au Planning familial américain. Le Guardian rapporte en effet que ce lundi 1er mai, Donald Trump a choisi de confier à Teresa Manning la gestion du programme Planning familial américain. Créé en 1970 par Richard Nixon et dépendant du ministère de la Santé, le programme du Planning familial dont le budget annuel est de plus de 280 millions de dollars est notamment chargé d'aider les femmes aux revenus modestes d'avoir accès à la contraception, conduire la politique du gouvernement en faveur de la famille, de la planification des grossesses et de la prévention des grossesses non-désirées chez les adolescentes.
À la lumière des précédentes prises de position de Teresa Manning, sa nomination à la tête du programme chargé de dispenser des informations impartiales sur l'IVG et la contraception a de quoi inquiéter.
Professeure de droit à l'Université George Mason en Virginie, Teresa Manning s'est fait connaître par l'administration Trump en travaillant activement pour le Conseil national sur le droit à la vie, groupe anti-avortement, ainsi que pour le Family Research Council, un groupe de lobbying connu pour son opposition virulente aux droits LGBTQ.
En 2003, lors de la tournée promotionnelle de son livre sur l'avenir du mouvement anti-avortement, elle avait déclaré que "la planification familiale est quelque chose qui se décide entre un mari, une femme et Dieu, et cela n'intéresse pas vraiment le gouvernement fédéral, et beaucoup moins les Nations Unies, où nous entendons parler de planification familiale tout le temps."
Faisant fi de toute preuve scientifique (le DIU a une efficacité contraceptive de 100%), elle s'était aussi prononcée contre contraception en affirmant lors d'une interview radiodiffusée que celle-ci "ne fonctionne pas". "L'idée que la contraception pourrait toujours prévenir la conception d'un enfant est absurde", avait-elle détaillé. Elle s'est aussi opposée à la commercialisation de la pilule du lendemain qui participe à "la destruction de la vie humaine".
Par la voix de sa vice-présidente Dawn Lagens, le Planning familial américain a vivement condamné la nomination de Teresa Manning, qu'elle juge "inacceptable". "C'est le renard qui garde le poulailler et les femmes à faible revenu en paieront le prix, a-t-elle prévenu. Nous avons atteint le taux le plus bas de grossesses non-désirées en 30 ans et un taux historiquement faible de grossesse chez les adolescentes grâce à l'accès à la contraception. Quelqu'un qui promeut les mythes sur la contraception et la santé reproductive ne devrait pas être responsable du Planning familial au ministère de la Santé."
Comme le rapporte Slate, Teresa Manning n'est pas le premier membre de l'équipe Trump à faire valoir ses positions anti-avortement. Ouvertement créationniste et homophobe, le vice-président Mike Pence n'a jamais caché ses accointances avec les mouvements anti-IVG et a même participé en janvier dernier à la March for Life, qui condamne l'avortement. Le ministre de la Santé Tom Price s'est lui prononcé contre le remboursement des contraceptifs par les assurances maladies. Quant à Katy Talento, récemment nommée conseillère en santé publique, elle a déclaré que la pilule augmentait les risques de fausse couche et rendait infertile.