C'est l'un des membres de la famille royale britannique les plus problématiques. Le prince Andrew, duc d'York et fils cadet d'Elizabeth II, a été accusé en 2020 d'agression sexuelle par Virginia Giuffre, mineure au moment des faits présumés. Une affaire dont il s'est extirpé à deux reprises moyennant un dédommagement dont le montant est resté secret, et qui a révélé ses liens crasses - photo à l'appui - avec le trafiquant sexuel Jeffrey Epstein.
Pas de procès pour Andrew, pas de jugement ni de prison non plus, mais des conséquences symboliques : en janvier 2022, la reine Elizabeth II avait décidé de lui retirer ses titres royaux et ses affiliations militaires (raison pour laquelle il s'est affiché en costume noir ce 12 septembre, lors de la procession à Edimbourg, et non en uniforme comme le reste des hommes de sa famille).
Suffisant ? Certainement pas, selon une partie de la population britannique.
Aujourd'hui, alors que le pays pleure la disparition de sa reine, la présence du duc d'York lors des cérémonies diverses et ses salutations auprès des personnes venues témoigner leur respect à Balmoral, créent un malaise notoire. De part et d'autre de l'Europe, on s'interroge : Charles III va-t-il réintégrer le prince déchu (et supposé prédateur sexuel) dans ses rangs ? A croire les expert·es de la royauté, les chances sont minces.
"Au cours des dernières années de sa vie, on dit que le prince Andrew s'est souvent appuyé sur la reine pour revenir sur le devant de la scène, notamment lors de son apparition surprise au service commémoratif du prince Philip", explique Harry Mount, spécialiste de la royauté, dans les colonnes de inews.
"Avec sa triste mort, cette porte s'est fermée. Le roi Charles III et le duc de Cornouailles et de Cambridge seraient opposés à tout retour d'Andrew. Il sera autorisé, bien sûr, à se rendre aux funérailles et à toutes les occasions officielles, mais tout rôle public est très improbable".
Traduction : Andrew devrait se retirer des projecteurs après l'enterrement de la reine lundi 19 septembre, sa responsabilité royale s'arrêtant à l'adoption des corgis de sa défunte mère.
Preuve que la présence d'Andrew dérange ces jours-ci, jeune homme de 22 ans n'a pas hésité à verbaliser haut et fort son indignation à Edimbourg face à la présence de l'agresseur supposé. L'Ecossais venu suivre le cortège funéraire ce 12 septembre a crié : "Andrew, tu es un vieux pervers !" alors que le duc d'York passait devant lui dans un silence de plomb. "Dégoûtant !", a-t-il renchéri sous les bousculades et les reproches de plusieurs personnes - dont un homme qui l'a traîné au sol.
Interpellé par les forces de l'ordre dans la foulée, Rory a justifié son geste auprès d'un journaliste du quotidien local Holyrood Daily : "Les hommes puissants ne devraient pas être autorisés à commettre des crimes sexuels et à s'en sortir".
A croire que tous les héros ne portent pas de cape, parfois ils enfilent simplement un sweat à capuche bleu et dénoncent l'impunité des prédateurs quels qu'ils soient.