Comme l'a rapporté le dernier rapport accablant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (le GIEC), l'état de la planète est alarmant, et ne peut qu'empirer dans les décennies à venir. Emissions de C02 en hausse depuis trente ans, augmentation des concentrations de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d'azote, recrudescence des catastrophes climatiques... pour ne citer que cela.
A ces données, il faut encore ajouter un enjeu de genre. Effectivement, une nouvelle étude suédoise publiée dans le Journal for Industrial Ecology nous l'affirme : les hommes causeraient plus d'émissions néfastes pour le climat que les femmes. En partie parce qu'ils seraient plus enclins à utiliser leur voiture, plutôt que les transports en commun. Le chiffre est impressionnant : le taux d'émissions produit serait supérieur de 16% par rapport aux femmes. C'est énorme.
Malgré des budgets similaires, les hommes dépenseraient plus en essence et diesel, détaille cette étude, notamment dans le cadre des départs en vacances, période de l'année cruciale. Plutôt inquiétant à l'heure où le rapport du GIEC affirme noir sur blanc le caractère indéniable de la "responsabilité humaine" dans la crise climatique, notamment pour ce qui a trait aux émissions produites par les transports et l'électricité.
Mais ce n'est pas tout.
"Nous pensons qu'il est important de prendre en compte la différence entre les hommes et les femmes. Les femmes dépensent plus d'argent pour la décoration de la maison, la santé et les vêtements et les hommes dépensent plus pour le carburant des voitures, les repas au restaurant, l'alcool et le tabac", décrypte encore Annika Carlsson Kanyama, chercheuse en tête de l'étude, comme le rapporte le Guardian.
Annika Carlsson Kanyama déplore également la dimension "stéréotypée" de ces résultats. Néanmoins, la directrice suggère que s'attarder sur ces recherches et ces enjeux de genre permettra de mieux penser les manières d'agir concrètement à l'avenir afin de lutter contre la crise environnementale. Notamment car, énonce l'étude, la consommation de viande contribue à cette pollution globale, et qu'elle est plus forte du côté des hommes.
"Je suis surprise que plus d'études n'aient pas été menées sur les différences entre les sexes en matière d'impact environnemental. Il existe des différences assez nettes et elles ne devraient pas disparaître dans un avenir proche", s'est encore exprimée Annika Carlsson Kanyama à ce sujet. Penser les enjeux écologistes, c'est aussi penser les inégalités entre les sexes, et donc les enjeux féministes. Une cause à ne pas négliger.