"Le nouveau rapport du GIEC ne contient pas de vraies surprises. Il confirme ce que nous savons déjà grâce à des milliers d'études et de rapports précédents : nous sommes dans une situation d'urgence. C'est à nous de prendre des décisions basées sur les preuves scientifiques fournies dans ce rapport. On peut encore éviter les pires conséquences". Ce discours est celui de Greta Thunberg. La jeune militante écologiste suédoise a sensibilisé sa large audience quant aux données essentielles présentes dans le récent rapport du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
Mais que nous raconte donc ce rapport, rédigé par 234 scientifiques ? De nombreuses choses, émanant de l'analyse de pas moins de 14 000 études scientifiques. Que les émissions de C02 n'ont pas baissé depuis 1990, par exemple, et qu'elles représenteraient aujourd'hui 36 gigatonnes par an, 63% de plus qu'il y a trente ans. Que les activités humaines, comme la production d'électricité, l'industrie, l'agriculture et les transports, entraînent des "changements rapides dans l'atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère", également. Ou encore que les concentrations de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d'azote n'ont jamais été aussi élevées.
Et ce n'est pas tout.
Ce nouveau rapport du GIEC nous apprend également que le niveau des océans va continuer à monter irrémédiablement, de par la fonte des glaces polaires, durant les siècles prochains. L'élévation des mers pourrait ainsi atteindre les 2 mètres d'ici 2100. Et le réchauffement de la planète atteindre quant à lui le seuil de +1,5°C autour de 2030, puis se poursuivre dans les décennies à venir, même en cas de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Ce rapport parle enfin de l'éventualité d'une augmentation "sans précédent" des désastres naturels (comme les inondations ou les incendies). "Les preuves qui montrent du changement dans des extrêmes comme les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux (...) ont été renforcées depuis" le dernier rapport de 2014. Enfin, les scientifiques soulignent le caractère indéniable de la responsabilité humaine dans cette crise climatique.
Information glaçante parmi d'autres, la température globale de la planète n'a jamais été aussi haute en 125 000 ans. Le rythme du réchauffement climatique est quant à lui sans précédent depuis 2 000 ans.
"Ce rapport devrait faire froid dans le dos à quiconque le lit. Il montre où nous en sommes et où nous allons avec le changement climatique : dans un trou qu'on continue de creuser", a déploré le climatologue Dave Reay, relève Europe 1.
"Le nouveau rapport du GIEC alerte: nous nous rapprochons dangereusement des points de bascule, au delà, des phénomènes d'emballement climatique vont se produire. Ce niveau de connaissance nous rapproche d'un autre point de bascule, politique, où l'inaction devient criminelle", a alerté la militante écologiste Camille Étienne. Un "emballement climatique" qui s'exprime de bien des manières, comme le démontre cet accablant rapport.