L’image de la femme qui s’arrête de travailler pour se consacrer à sa progéniture a un peu vécu, et il semble que cette motivation ne concerne plus la majorité des mères au foyer. Une étude de l’Insee parue ce vendredi s’intéresse à l’évolution du profil de la femme au foyer entre 1991 et 2011.
En 1991, on comptait 3,5 millions de femmes en couple âgées de 20 à 59 ans, qui n’étaient ni étudiantes, ni en activité, ni au chômage. En 2011, elles n’étaient plus que 2,1 millions. Cette diminution s’explique très logiquement par l’augmentation du nombre de femmes qui travaillent - 82% des 20-59 ans aujourd’hui, contre 73% en 1991-, mais pas que. La progression du divorce, et la propension au célibat des femmes contribue également à la baisse du nombre de femmes au foyer.
Si elles restent globalement d’un niveau de diplôme inférieur à celui des femmes actives, les femmes au foyer sont néanmoins plus diplômées qu’il y a 20 ans : 37% des femmes au foyer ont le Bac, contre 15% en 1991, et 10% ont au moins validé un Bac+3, contre 3% en 1991. Elles sont également plutôt plus jeunes, la situation de femme au foyer se concentrant davantage aujourd’hui sur les âges où les enfants sont jeunes. En effet, 57% des femmes au foyer sont des mères au foyer, et 18% d’entre elles ont trois enfants ou plus, contre 8% des femmes actives.
La plupart des femmes au foyer (79%) ont déjà exercé une activité professionnelle, même de courte durée, elles étaient déjà 76% en 1991. Mais les motivations de l’arrêt du travail ont sensiblement évolué durant ces vingt dernières années. En 1991, 59% des femmes au foyer disaient avoir cessé de travailler pour des « raisons personnelles », 10% en raison de la fin d’un contrat à durée déterminée (CDD), et 4% suite à un licenciement. Vingt ans plus tard, elles ne sont plus que 21% à arrêter pour des motifs personnels, mais 35% suite à la fin d’un CDD, et 11% après un licenciement. L’étude relève néanmoins qu’en 2011, la cessation d’activité tend pour un plus grand nombre de femmes à être temporaire : ces interruptions de carrière surviennent le plus souvent chez les femmes ayant un ou des enfants de moins de trois ans.
Cette étude paraît alors que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault planche sur la réforme des retraites. En ce qui concerne les femmes, les enjeux de l’égalité rejoignent les grandes observations de cette enquête : davantage concernées par les temps partiels et les contrats précaires, les femmes touchent des retraites inférieures à celles des hommes d’au moins un tiers. Elles souffrent également de pensions incomplètes à cause de leurs interruptions de carrières plus fréquentes : en 2008, 60% des femmes avaient validé une retraite complète, contre 77% des hommes.
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