Marilyn Dunn est une influenceuse suivie par plus de 40 000 fidèles followers sur Instagram. Enceinte de 8 mois, elle dénonce régulièrement sur ses réseaux sociaux le sexisme ordinaire, et notamment la grossophobie dont font l'objet les femmes grosses enceintes. "Normalisons la prise de poids enceinte ! Prendre du poids enceinte est normal", a-t-elle fustigé le 1er mars dernier.
"Je ne suis peut-être pas la plus douée en maths mais selon mes calculs, ça prend du poids de créer un bébé ! J'entends encore les gens me dire : 'Tu vas voir Marilyn, vu que tu es déjà toutoune, tu ne prendras pas beaucoup de poids enceinte'. Comme si je pensais à ça ! ". L'influenceuse épingle les réflexions au ras des pâquerettes et préjugés dont font l'objet les femmes grosses dans notre société. Préjugés qui émanent aussi bien du tout-venant que des médecins.
"Te demander de ne pas prendre de poids durant ta grossesse équivaut à MAIGRIR ! La culture des diètes est présente partout ! Pas juste chez les médecins mais même dans notre entourage. Alors que tout ce qui compte pour moi n'est pas le chiffre sur la balance mais plutôt que mon bébé soit en santé", rappelle-t-elle.
CQFD.
"Ce qui me consterne, c'est l'attente ou la pression à perdre du poids enceinte", déplore encore l'instagrammeuse. Et Marilyn Dunn n'est pas la seule à dénoncer cet état des lieux.
"Je suis une personne grosse et à mon premier rendez-vous de suivi à 12 semaines, ma médecin m'a dit que je ne devais pas prendre de poids. J'étais stressée de savoir combien de poids j'avais pris. Je sais, pourtant, que la prise de poids est normale enceinte", "Maudite grossophobie internalisée", "J'ai vécu des grossesses en surpoids. Les préjugés et les regards toxiques vont encore bon train c'est tellement triste", ont témoigné des internautes dans les commentaires.
L'espace d'une précédente publication, la jeune femme avait déjà fustigé cette société "qui nous fait encore sentir différentes par leur regard, les commentaires, jugements ou encore les expériences médicales négatives, mises dans une catégorie à cause de notre poids". A ce sujet, l'influenceuse affirme être déjà sorti d'un suivi de grossesse médical "en pleurant", l'enjeu de la prise de poids demeurant central. Avec ses posts, elle participe à valoriser les représentations des femmes grosses, et plus encore des femmes grosses enceintes.
"Etre 'taille plus' ne veut pas dire que l'on a pas droit à un suivi de grossesse médical respectueux dans la neutralité. Il n'y a pas de poids idéal pour tomber enceinte", dénonçait encore la créatrice sur Konbini. En 2018 déjà, le site Ma grande taille déplorait déjà que la maternité des femmes grosses soit "un calvaire" concernant ce que l'on appelle "la grossophobie médicale". Tant et si bien qu'un mouvement a été lancé outre-atlantique afin de dénoncer ces discriminations ciblées : #FatFertilityMatters.