"Quand j'étais plus jeune, mon agent recevait des appels du style : 'Comment évolue son poids ?'". Ces mots édifiants viennent de la bouche de Kate Winslet. L'iconique Rose de Titanic et Clémentine d'Eternal Sunshine of the Spotless Mind - entre autres rôles marquants - est revenue à l'occasion d'une interview au Sunday Times sur les nombreuses réflexions sexistes qu'elle a dû subir tout au long de sa carrière. Et notamment, sur la grossophobie dont elle fut la cible, dès les prémices de sa carrière.
A l'époque, son poids semblait être une obsession pour beaucoup (trop) de gens. Et d'hommes. A 25 ans, on interrogeait son agent sur son évolution physique, au niveau des kilos surtout. "Dans l'industrie cinématographique, les gens sont soumis à un examen minutieux auquel une personne jeune et vulnérable ne peut pas faire face", a-t-elle déploré auprès du média. De quoi normaliser le "body shaming"...
Le "body shaming", c'est le fait de faire culpabiliser une personne, dans bien des cas une femme, et notamment les jeunes femmes, à propos de son corps. A écouter Kate Winslet, cette "honte corporelle" était largement banalisée à Hollywood. "Cela peut être extrêmement douloureux", a-t-elle commenté.
A 47 ans, Kate Winslet se remémore cette triste expérience avec amertume. Celle d'avoir passé des castings et reçu des propositions qui l'assignaient toujours au rôle de "la fille grosse", énonce-t-elle aujourd'hui. Triste constat donc. Mais selon lactrice, les choses évolueraient. Lentement mais sûrement. "Il est réconfortant que cela ait commencé à changer", a-t-elle affirmé au Sunday Times. Notamment car de plus en plus d'actrices libèrent la parole à ce sujet. Même si le sexisme a encore une longue vie à Hollywood.
La preuve ? L'an dernier, Kate Winslet subissait de nouveau des commentaires à ce sujet, à propos de ses scènes de nu dans la série Mare of Easttown. "Les gens s'interrogeaient : "Est-ce qu'elle n'a pas grossi ? Est-ce qu'elle n'a pas l'air négligée ? N'est-elle pas courageuse de faire ce genre de scènes ?". Mais pourquoi, 'courageuse' ?", fustigeait dès lors Kate Winslet dans les pages du Guardian. Déplorable.