On a eu beau l'imaginer sur un bûcher façon Elie Semoun dans Kaamelott, effacer chacune de ses photos avec un filtre de chaton dans notre téléphone et arrêter de stalker son Instagram toutes les cinq minutes pour voir qui avait aimé son dernier post sur la plage, rien n'y fait. On l'a dans la peau - ou du moins, c'est ce qu'on pense aujourd'hui et depuis plusieurs semaines.
On serait prête à tout pour tourner la page, même à tenter l'amnésie partielle façon Clementine dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Heureusement (ou malheureusement, selon notre degré de désespoir), il y a moins radical que ça, et la solution nous a sûrement effleuré l'esprit plus d'une fois : recoucher avec.
D'accord, ça semble être une idée très nulle à laquelle le conseil tenu par nos potes a mis un veto catégorique. Faire l'amour à nouveau avec quelqu'un qu'on aime et qui ne veut, disons-le clairement, plus de nous du tout peut facilement nous faire basculer du côté obscur : celui du boulottage devant une rom-com. Et ça ressemble aussi pas mal à une excuse vieille comme le monde (dont les résultats ne se sont jamais révélés positifs) qui consiste à se rapprocher physiquement pour espérer reconquérir son ex-moitié. Sauf que cette fois, la science est de notre côté.
C'est d'ailleurs la très sérieuse Archives of Sexual Behaviour qui a lancé l'étude, après s'être rendu compte que personne n'avait réellement prouvé qu'un rapport sexuel avec avec celui·elle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pouvait affecter notre guérison plus qu'une période sans contact. Les chercheur·euses, mené·es par Stephanie S. Spielmann, ont donc entamé leurs investigations sur un groupe de 57 hommes, 50 femmes et 6 sujets qui n'ont pas déclaré d'identité sexuelle.
Tous venaient de se faire larguer, et tous étaient en grande détresse amoureuse. Après leur avoir demandé de remplir un petit formulaire pas tendre avec des questions type "êtes-vous encore très attaché·e à votre ex", "l'avez-vous contacté·e ?", ou "à quel niveau du fond du seau vous trouvez-vous exactement ?", l'équipe a suivi leur comportement.
Deux mois plus tard, les mauvais élèves qui avaient craqué ont avoué et, miracle, n'allaient pas moins mal que les autres. Ils avaient même réussi à se détacher davantage de la personne aimée que celles et ceux qui avaient trouvé leur réconfort dans la bouffe. "On constate que les coeurs brisés qui recouchent avec leur ex à court terme vivent la rupture de façon plus positive", expliquent les scientifiques, "mais on ne peut pas garantir qu'il n'y aura pas de rechute sur le long terme, ni quand l'ex aura une nouvelle personne dans sa vie".
Une technique à prendre au sérieux, donc. Et puis de toutes façons, foutue pour foutue, mieux vaut tout essayer.