C'est une histoire bouleversante, dont l'issue heureuse a été rendue possible par le GSCF, l'association des sapeurs-pompiers humanitaires français. Vendredi 25 mars au matin, dans les Ardennes belges, une mère ukrainienne a retrouvé ses deux fils de 11 et 15 ans, après que la famille ait été séparée depuis l'invasion russe sur le territoire ukrainien, le 24 février. Thierry Velu, président de l'ONG basée dans le Nord de la France, raconte l'épopée dans les colonnes de 20 Minutes.
La semaine dernière, le GSCF partait pour sa troisième mission en Ukraine. Le jeudi 24 mars, l'équipe de six secouristes, "qui venait d'aller déposer du matériel en Ukraine à des sapeurs-pompiers [locaux], s'arrête dans un camp de réfugiés situé à la frontière polonaise", explique le responsable et fondateur.
Les Français·es demandent s'il y a "des besoins précis pour la prochaine mission humanitaire prévue dans quinze jours", et une requête inattendue leur est faite : ont-ils prévu de passer par la Belgique ? Les humanitaires répondent par l'affirmative, on leur présente alors Sascha et Dedion, 11 et 15 ans, qui viennent d'arriver sur place et cherchent à rejoindre leur mère qui a pu se réfugier dans le pays limitrophe de la France. Leur père, qui les a conduits jusqu'à la frontière, n'a pas pu quitter l'Ukraine, comme tous les hommes âgés de 18 à 60 ans.
Les parents, qui n'étaient plus ensemble depuis plusieurs années, vivaient à Kyiv avant la guerre. "Quand le conflit a éclaté, c'est le père qui avait les enfants mais il n'a pas réussi à rejoindre son ex-épouse partie dans la précipitation avec sa petite fille, issue d'une autre union, pour rejoindre des amis en Belgique", continue Thierry Velu auprès du média. "Depuis, elle faisait tout pour récupérer ses deux garçons. Le père a donc fait les 16 heures de route jusqu'à la frontière pour déposer ses enfants dans un camp de réfugiés. Et c'est là qu'ils sont tombés par hasard sur l'équipe du GSCF".
Le convoi improvisé roule toute la nuit pour rejoindre la mère des deux adolescents, prévenue par téléphone. Vendredi 25 mars à 6 heures du matin, il arrive enfin au point de rendez-vous, à quelques kilomètres de Liège.
"Je vous laisse imaginer l'émotion d'une mère forcément inquiète depuis des semaines. Tout le monde était en pleurs à l'arrivée. C'est un moment magique qui n'arrive pas souvent. Et ça fait du bien dans ces moments difficiles", affirme le président du GSCF.
Dans moins de 15 jours, l'ONG repartira en mission en Ukraine. L'homme en profite pour appeler aux dons, essentiels pour mener à bien de futures interventions. Et forcément, contribuer à ce que de telles situations puissent de nouveau se produire, véritables lueurs d'espoir au milieu d'un chaos désastreux.