Si vous n'êtes pas encore parti en vacances et que la vue des photos de plage de vos amis Facebook vous donne le cafard, mieux vaut éviter de consulter votre compte Instagram. Selon Slate US, l'appli photo serait en effet le réseau social le plus déprimant qui existe. Plus encore que Facebook, qui avait déjà été épinglé pour ses capacités à nous saper le moral.
Contrairement à Facebook toutefois, ce n'est pas sa capacité chronophage qui permet à Instagram de décrocher la palme du site le plus déprimant, mais bien les contenus que postent ses utilisateurs.
Car quoi de plus démoralisant que de consulter les clichés de fêtes, de soirées ou de vacances ensoleillées de ses amis lorsque l'on est coincé au bureau tout l'été ou terré un samedi soir chez soi ? Pourtant, rappelle Slate US, les instantanés postés sur Instagram ne reflètent pas vraiment la vraie vie de leurs auteurs. Les instagrammeurs, à coup de filtres et de prises de vue savamment étudiées, renvoient une image d'eux bien plus « cool » qu'ils ne sont réellement. Sur Instagram en effet, on cherche avant tout à se mettre en avant, quitte à montrer une image erronée. Pas question de poster une photo de soi où l'on n'apparaît pas à son avantage ou un cliché de la plage bondée et décevante où l'on a passé ses vacances. Les photos que l'on poste sur l'appli laissent toujours penser que notre voyage était fabuleux et que notre burger était délicieux.
Mais pourquoi regarder les photos de ses amis sur Instagram s'avère-t-il aussi déprimant ? Parce que, explique Hanna Krasnova de l'Université Humboldt à Berlin, co-auteur d'une étude sur Facebook et l'envie, « une photo peut très puissamment provoquer une comparaison sociale immédiate et déclencher un sentiment d'infériorité ». Spécialiste des réseaux sociaux, la chercheuse évoque la « spirale de jalousie » que leur utilisation peut entraîner. « Voir les photos réussies de vos amis sur Instagram provoque un irrémédiable besoin de compenser en postant à son tour des photos encore plus belles, et ainsi de suite. » Une surenchère qui ne peut prendre fin que si l'on décide de déconnecter complètement, et donc de ne pas documenter ses vacances sur Instagram. Car, met en garde Hann Krasnova, « certes, une spirale d'envie peut aussi naître sur Facebook ou sur Twitter. Mais dans un combat où les egos des utilisateurs de réseaux sociaux prendraient la place des gladiateurs, Instagram représente sans aucun doute le Colisée. »
Bac 2013 : l'épreuve de philo immortalisée sur Instagram
Comment être plus heureux : 10 méthodes scientifiquement prouvées
Food photo : une dangereuse obsession pour la nourriture sur les réseaux sociaux ?