






"A 10 ans, j'étais tétanisée"
Auprès de la Commission dédiée aux violences sexistes et sexuelles dans le monde du divertissement, Nina Meurisse avait brisé le silence. Césarisée le 28 février dernier en tant que Meilleure actrice dans un second rôle pour sa partition aussi brève que remarquable dans L'histoire de Souleymane, la comédienne avait relaté au sein de l'Assemblée nationale le tournage traumatisant d'une scène de viol à 10 ans.
Le 16 décembre 2024, l'actrice s'était attardée sur cette première expérience d'actrice : elle a dû jouer à plusieurs reprises une séquence d'agression sexuelle auprès d'un comédien qui lui "sautait dessus", lui "prenait la poitrine", déplorant : "J'ai dix ans, je n'ai même jamais embrassé un garçon, je suis tétanisée". Une douleur encore aigue, alors qu'aujourd'hui, auprès de Pierre Lescure, l'actrice prend la parole...
Dans l'émission Beau Geste, elle témoigne...
Applaudie et couronnée lors de la 50ème édition de la cérémonie des César le 28 février dernier, Nina Meurisse s'est de nouveau exprimée, aux côtés de sa consœur Césarisée, l'impressionnante Hafsia Herzi.
Et ce qu'elle raconte en dit long sur la banalisation des violences au sein des plateaux de cinéma, notamment auprès des jeunes filles, puis des jeunes femmes.
Elle fustige devant les caméras de France 2 : "J'ai grandi avec ces violences, avec le fait que c'était comme ça et que c'était le prix à payer. Je les ai toutes eues, les formes de violences..."
Qui vont de la remarque sexiste sur son physique... A pire.
"Au bout d'un temps qui m'a paru être une éternité, la scène s'arrête, mais l'horreur est en moi... ça restera un non-sujet tout au long du tournage. Il n'y aura pas d'excuses, ça sera une scène comme les autres", avait encore déploré Nina Meurisse auprès de l'Assemblée nationale, à propos d'une autre séquence vécue très jeune sur un plateau, dictée par une femme cinéaste, impliquant des violences physiques non simulées.
Commission auprès de laquelle avait également témoigné Judith Godrèche. Rappelez-vous.
Mais également, Anna Mouglalis, qui s'était exprimée à propos... De Gérard Miller. On vous relate dans cet article sa prise de parole.
Aujourd'hui, Nina Meurisse ne veut plus se taire.
A Beau Geste toujours, elle dénonce : "En fait ces violences sexistes, psychologiques, on les a toutes vécues. C'est vraiment pas un métier facile, actrice. Putain, c'est trop dur".
D'où l'importance pour Nina Meurisse, comme pour Hafsia Herzi, de mettre en scène ses propres films : "ça permet de ne pas réaliser le désir de quelqu'un d'autre..."