"Qu'est-ce que vous voulez dire ? Combler quoi ?". La première réaction de Julia Roberts a été l'incompréhension. L'actrice était en rendez-vous avec son dermatologue (elle devait réaliser un examen de la peau) lorsqu'une proposition inattendue est sortie de la bouche du praticien. La suite a de quoi faire grincer des dents.
La star raconte dans la version australienne de Marie-Claire que son médecin lui aurait alors montré "plusieurs rides" sur son visage et lui aurait demandé de sourire face à un miroir. Le dermatologue faisait allusion aux rides du sourire, autrement appelées rides du sillon nasogénien, qu'il a proposé à la star de "combler".
"Les combler ? Vous savez combien de bonnes histoires il y a là-dedans ? Combien de bons fous rires ? Combien de grands dîners ? Les combler ? Qu'est-ce que vous me racontez ?", aurait alors rétorqué Julia Roberts.
Mais l'actrice de 54 ans explique aussi s'être ensuite interrogée et avoir sérieusement considéré la question. "C'est marrant parce que d'un côté j'ai l'impression que ça représente vingt ans d'un mariage heureux. Et on ne comble pas vingt ans d'un mariage heureux. Mais en même temps, les rides attirent mon attention. Je dois me dire que non, elles représentent quelque chose d'heureux. Personne ne veut effacer cela. C'est dire que rien derrière toutes ces rides ne m'a rendu heureuse alors que si. Mais si je me sens comme ça maintenant, est-ce que cela sera encore le cas dans 10 ans ? Je ne sais pas", s'est-elle ainsi questionnée.
Effacer les rides du sourire serait donc, pour Julia Roberts, effacer les souvenirs heureux. Faudrait-il supprimer les traces du temps qui passe, qui marquent les "bonnes histoires", les "bons fous rires" et les "grands dîners" ?
Pourquoi une telle proposition est problématique, voire complètement déplacée ? Parce que poser une telle question à une femme qui n'a jamais considéré ses rides comme un "problème à régler" participe à créer chez elle de nouveaux complexes.
L'interprète de Pretty Woman, comme de nombreuses autres actrices, a donc subi le sexisme et l'âgisme d'Hollywood (Naomi Watts a récemment dénoncé ce phénomène), qui semble considérer que les comédiennes ont une date de péremption à l'écran.
Julia Roberts, qui déclare n'avoir jamais eu recours à la chirurgie esthétique, se désolait déjà en 2010, auprès de a version américaine du magazine Elle, de devoir vivre dans un monde "où les femmes ne se donnent même pas la chance de voir à quoi elles ressembleront en tant que personnes âgées". Nous nous désolons avec elle.