En deux minutes de séquence tournée à Miami et montée sur le morceau Jimmy Cooks de Drake, Karim Benzema a enflammé les réseaux sociaux. Mais pas pour les bonnes raisons.
"Tout ce qu'il faut pour niquer la planète en deux minutes de vidéos. Chapeau l'artiste !", a lancé un internaute. "Ce clip, c'est un best of de ce qu'il ne faudrait plus faire. Le simple aller-retour entre Miami et Madrid (où habite Karim Benzema, ndlr) en jet privé, c'est beaucoup plus que ce qu'une personne devrait émettre par an pour limiter le réchauffement climatique", épingle à son tour Thomas Wagner, fondateur du média écolo Bon Pote, dont les propos sont relayés sur Franceinfo.
Et pour cause, entre virées en jet ski à vive allure, tours en Ferrari et déplacements en jet privé, l'attaquant phare du Real Madrid a fait le bingo des moyens de transports qui émettent le plus de gaz à effet de serre, composants "à l'origine du réchauffement climatique". Pour repère, un vol commercial un aller-retour Paris-Miami émet 1,3 tonne de CO2 par personne. Parallèlement, les scientifiques affirment qu'afin de limiter le réchauffement climatique à 2°C, chacun·e doit limiter son empreinte à 2 tonnes par an.
Pour Karim Benzema, c'est donc bel et bien raté. Seulement, comme pour de nombreuses stars de son envergure, le problème va au-delà de son impact sur la planète : c'est son influence colossale auprès du public en agissant de la sorte qui est à déplorer.
"Parce qu'il est très regardé, Karim Benzema a une responsabilité de faire passer le bon message", note ainsi Amélie Deloche, cofondatrice du compte Instagram Paye ton influence, qui épingle justement les "comportements délétères" des personnalités auprès du public. "Elles envoient un message contradictoire à toute une génération qui subit et va subir les effets du réchauffement climatique", constate celle qui voit de plus en plus de pression de l'audience sur les stars pour leur faire prendre conscience de la situation. Mais dans de nombreux cas, les célébrités font la sourde oreille.
Dans leur Lettre ouverte aux influenceurs et influenceuses, plusieurs étudiant·es du Master Développement Durable de l'université de Dauphine, à Paris, sonnaient justement l'alarme à ce sujet. "A l'instar du scandale des Ouighours, celui de l'urgence climatique suscite les mêmes effets chez vous : l'inaction et le déni. Vous continuez de partager vos modes de vie et de consommation ultra-abondants, témoin d'une réussite professionnelle et personnelle hors sol", écrivait le groupe de jeunes gens en mai dernier.
Et d'interpeller : "L'intitulé de votre métier en dit long. Le pouvoir que vous avez sur les personnes qui vous regardent est inédit et il est temps de s'en servir". Et ce, sans attendre.