Culture
L'interview girl power de Rocky
Publié le 10 juillet 2017 à 15:49
Par Catherine Rochon | Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.
Une fille, trois mecs et un premier album électro-pop irrésistible produit par The Shoes. Les Lillois de Rocky en ont sous la pédale. Alors qu'ils viennent d'embraser le très pointu Calvi on The Rocks, la chanteuse Inès s'est prêtée à notre interview girl power.
Le groupe français Rocky Le groupe français Rocky© René Habermacher
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Il est 1h du matin lorsque Rocky débarque sur la scène du Théâtre de verdure du festival Calvi on the Rocks ce 2 juillet. Dans cet écrin pittoresque surplombant la mer, le son electro-groovy et la voix surpuissante d'Inès claquent comme autant d'appels à la danse. Le public est en fusion, le pari réussi pour les quatre Lillois. A peine revenue de son escapade corse, la chanteuse a repris le chemin de son bureau parisien. Car lorsqu'elle se dépouille de ses habits de pyromane scénique, Inès est chargée de communication à la Cité de la Mode et du Design. Une drôle de double vie qui la fait rire, elle qui jongle entre micro et appels pro. Interview "girl power" avec une nana qui a mangé du lion.

Comment s'impose-t-on au milieu de trois garçons dans un groupe ?

Assez facilement et naturellement, d'autant que ce sont des garçons cools ! On a tous trouvé notre place et un véritable équilibre. Cela marche plutôt bien.

Comment fais-tu pour concilier tes deux jobs ?

C'est dur ! Je ne dors pas beaucoup. Il faut être un peu schizophrène... Mais cela permet aussi de garder la tête sur les épaules. Quand tu es en concert le week-end et que tu reviens au bureau le lundi matin, tu ne risques pas de t'emballer pour rien ou d'oublier d'où tu viens. Je suis bien préservée de prendre le melon !

Tes collègues connaissent-ils ta deuxième vie ?

Oui, très clairement. Dans le tour bus, je passe des appels pour le bureau avec le kit mains libres, parce que de temps en temps, je fais des mails dans la journée entre la balance et le show.

Inès, la chanteuse du groupe Rocky © René Habermacher
Te considères-tu comme féministe ?

Oui, clairement. J'ai grandi seule avec ma maman, qui a beaucoup travaillé pour que je ne manque de rien. Plus jeune, je faisais de l'athlétisme et vers l'âge de 11 ans, j'ai commencé à ne plus faire les mêmes temps en sprint que les garçons de mon club. Ça a été extrêmement violent pour moi, parce que je l'ai vécu comme une injustice, une déficience physique contre laquelle j'étais complètement impuissante. Je pense avoir toujours été féministe en fait, dès que j'étais en âge de prendre conscience de certaines choses, comme le plafond de verre. Et puis, "féministe" n'est pas un gros mot.

Quelles sont les trois femmes qui t'ont le plus inspirée ?

Ma maman, qui est une femme très courageuse et très forte, la chanteuse Lauryn Hill, qui m'a beaucoup inspirée artistiquement, et Beyoncé dans un autre style. Je suis une fangirl de base, même si quelque chose me dérange avec son féminisme que je trouve un peu marketing, qui est peut-être très sincère.

Quelle est la femme qui t'a le plus inspirée depuis le début de l'année ?

SZA. Son album Control est un petit bijou !

Who Run The World de Beyoncé © Youtube
La chanson girl power que tu écoutes pour te donner du courage ?

Who Run The World de Beyoncé.

L'héroïne de fiction que tu adorais quand tu étais enfant ?

J'ai très mauvaise mémoire, alors forcément, ça n'aide pas ! Je n'arrive pas à me souvenir d'héroïne en particulier, en revanche je me souviens que depuis gamine mon père m'appelle souvent fistonne, c'est peut-être un élément de réponse... Aujourd'hui, bon nombre de mes copains m'appellent également "mec". Bref, je crois que je n'ai pas l'âme d'une girly girl !

Le truc qui te révolte aujourd'hui en tant que femme ?

L'inégalité, tout simplement. Et j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de travail pour changer les mentalités, les constructions sociales. Par exemple, je suis scandalisée par Eugénie Bastié, la journaliste du Figaro. Elle me rend dingue. Je ne comprends pas comment en 2017 et en tant que femme, on puisse avoir de telles positions rétrogrades.

Claire Underwood (Robin Wright) dans House of Cards © Netflix
Une héroïne de série que tu adores ?

Claire Underwood de House of Cards. Elle est parfois un peu bordeline, mais c'est ce qui est intéressant dans le personnage.

L'avancée pour les droits des femmes que tu attends encore ?

L'égalité salariale.

La citation qui te booste le plus ?

"Qui ne tente rien n'a rien".

Rocky, album Soft Machines. En tournée dans toute la France.

Mots clés
Culture musique feminisme Girl power News essentielles interview
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