Il est 1h du matin lorsque Rocky débarque sur la scène du Théâtre de verdure du festival Calvi on the Rocks ce 2 juillet. Dans cet écrin pittoresque surplombant la mer, le son electro-groovy et la voix surpuissante d'Inès claquent comme autant d'appels à la danse. Le public est en fusion, le pari réussi pour les quatre Lillois. A peine revenue de son escapade corse, la chanteuse a repris le chemin de son bureau parisien. Car lorsqu'elle se dépouille de ses habits de pyromane scénique, Inès est chargée de communication à la Cité de la Mode et du Design. Une drôle de double vie qui la fait rire, elle qui jongle entre micro et appels pro. Interview "girl power" avec une nana qui a mangé du lion.
Assez facilement et naturellement, d'autant que ce sont des garçons cools ! On a tous trouvé notre place et un véritable équilibre. Cela marche plutôt bien.
C'est dur ! Je ne dors pas beaucoup. Il faut être un peu schizophrène... Mais cela permet aussi de garder la tête sur les épaules. Quand tu es en concert le week-end et que tu reviens au bureau le lundi matin, tu ne risques pas de t'emballer pour rien ou d'oublier d'où tu viens. Je suis bien préservée de prendre le melon !
Oui, très clairement. Dans le tour bus, je passe des appels pour le bureau avec le kit mains libres, parce que de temps en temps, je fais des mails dans la journée entre la balance et le show.
Oui, clairement. J'ai grandi seule avec ma maman, qui a beaucoup travaillé pour que je ne manque de rien. Plus jeune, je faisais de l'athlétisme et vers l'âge de 11 ans, j'ai commencé à ne plus faire les mêmes temps en sprint que les garçons de mon club. Ça a été extrêmement violent pour moi, parce que je l'ai vécu comme une injustice, une déficience physique contre laquelle j'étais complètement impuissante. Je pense avoir toujours été féministe en fait, dès que j'étais en âge de prendre conscience de certaines choses, comme le plafond de verre. Et puis, "féministe" n'est pas un gros mot.
Ma maman, qui est une femme très courageuse et très forte, la chanteuse Lauryn Hill, qui m'a beaucoup inspirée artistiquement, et Beyoncé dans un autre style. Je suis une fangirl de base, même si quelque chose me dérange avec son féminisme que je trouve un peu marketing, qui est peut-être très sincère.
SZA. Son album Control est un petit bijou !
Who Run The World de Beyoncé.
J'ai très mauvaise mémoire, alors forcément, ça n'aide pas ! Je n'arrive pas à me souvenir d'héroïne en particulier, en revanche je me souviens que depuis gamine mon père m'appelle souvent fistonne, c'est peut-être un élément de réponse... Aujourd'hui, bon nombre de mes copains m'appellent également "mec". Bref, je crois que je n'ai pas l'âme d'une girly girl !
L'inégalité, tout simplement. Et j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de travail pour changer les mentalités, les constructions sociales. Par exemple, je suis scandalisée par Eugénie Bastié, la journaliste du Figaro. Elle me rend dingue. Je ne comprends pas comment en 2017 et en tant que femme, on puisse avoir de telles positions rétrogrades.
Claire Underwood de House of Cards. Elle est parfois un peu bordeline, mais c'est ce qui est intéressant dans le personnage.
L'égalité salariale.
"Qui ne tente rien n'a rien".
Rocky, album Soft Machines. En tournée dans toute la France.