Climat tendu sur le plateau de l’émission politique de France 2 « Des paroles et des actes » mercredi soir. Après avoir exigé les excuses en vain de son contradicteur Jean-Luc Mélenchon, qui l’avait traitée de « semi-démente » lors d’un de ses précédents discours, Marine Le Pen a en effet refusé le débat. « En organisant ce débat, vous ne répondez pas aux attentes des Français », lance-t-elle en s’adressant au journaliste David Pujadas, refusant de s’adresser au candidat du Front de gauche assis en face d’elle. « On voit bien que ce débat a été organisé uniquement pour une logique commerciale. Vous êtes un peu le Paul Amar des temps modernes, vous auriez pu nous donner une paire de gants de boxe », a-t-elle assené, faisant ainsi allusion au fameux débat, dans les années 90, entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie.
Après quoi, elle a refusé d’échanger, sauf à « deux conditions » : que M. Mélenchon présente des excuses « aux millions de Français » qui votent pour elle et qu'il reconnaisse qu'il appellerait à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle. « En m’insultant, vous insultez des millions de Français et 40% d’ouvriers qui s’apprêtent à voter pour moi. Et ça monsieur Mélenchon, c’est impardonnable », lance-t-elle.
S’ensuit un débat très décousu, ou s’enchaînent ce qui ressemble fortement à des monologues interrompus de déclarations cassantes. A chaque prise de parole du candidat du Front de gauche, la présidente du Front National tourne la tête ostensiblement, adoptant un sourire moqueur, faisant la sourde oreille aux interpellations de son rival.
M. Mélenchon a attaqué Marine le Pen sur ses postures sur l’égalité hommes femmes. « Vous êtes une illusion et une imposture », accuse-t-il en revenant sur la volonté de Marine Le Pen de supprimer le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale. A cette attaque, la candidate du Front National campa sur sa posture : « ce débat n'a pas de sens parce que nous ne sommes pas au même niveau électoral…», commence-t-elle. « Prenez-moi de moins haut s'il vous plaît », l'interrompt le candidat du Front de gauche. « Votre attitude est profondément antirépublicaine, rétorque Marine Le Pen. C'est une succession quasi quotidienne d'injures ».
« Vous ne servez à rien depuis 40 ans qu’à distiller de la haine », martèle Jean-Luc Mélenchon.
A la fin de cette succession d’escarmouches, le débat se clôt, sans réel vainqueur.
Auparavant, Marine Le Pen avait débattu avec le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. Un débat courtois, qui a porté sur l’immigration. « Passer de 180.000 visas par an à 10.000 n'est pas possible, sauf à tout fermer », a affirmé Henri Guaino, en soulignant le risque de « mesure de rétorsion ». Ce à quoi Marine Le Pen a rétorqué qu’il avait « renoncé à ses idéaux d’alors ». Elle avait conclu le duel avec lui en déclarant : « merci M. Guaino, ce débat était très agréable ». Avant d’asséner avec ironie : « je vous aurais bien échangé avec le prochain ».
Crédit photo : AFP
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