La présence de femmes au sein des conseils d'administration ou des instances dirigeantes de leur société boosterait-elle les performances de cette dernière ? C'est ce qu'avance très sérieusement le Crédit Suisse.
Dans une étude publiée mardi 23 septembre, la banque helvétique met en lumière la corrélation entre féminisation des instances dirigeantes et performances boursières. Ayant passé au crible les performances financières de quelques 3 000 entreprises dans quarante pays, le Crédit Suisse note que, parmi ces sociétés – tous secteurs d'activité confondus – dont la capitalisation boursière dépasse 10 milliards de de dollars, celles qui comptent au moins une femme au sein de leur conseil d'administration ont vu le cours de leur action augmenter de 5% entre début 2012 et juin 2014.
L'étude réalisée par la banque suisse montre aussi que le rendement des fonds propres s'établissait à 14,1% en moyenne depuis 2005 dans les entreprises dont les conseils d'administration sont ouverts aux femmes. À titre de comparaison, les sociétés dont les conseils sont 100% masculins ont réalisé un rendement de 11,2% sur la même période.
Même constat du côté de du ratio de distribution des dividendes : celui des entreprises dirigées par des femmes se situe en moyenne à 38% contre 32% dans celles où les femmes sont totalement absentes des conseils d'administration.
Comment expliquer la corrélation la présence des femmes dans les instances dirigeantes de leur entreprise et des performances accrues ? De l'aveu même des auteurs de l'étude, cela reste difficile : « Les meilleures sociétés emploient-elles davantage de femmes, ou les femmes choisissent-elles de travailler pour les sociétés ayant plus de succès, ou les femmes elles-mêmes aident-elles à améliorer la performance des entreprises? […] La réponse la plus probable est une combinaison des trois. »
Impulsée par Bruxelles, la diversité au sein des conseils d'administration s'est accrue depuis 2012. D'après l'étude réalisée par le Crédit Suisse, la part des femmes dans les conseils d'administration atteignait 12,7% fin 2013, contre 9,6% fin 2010.
Il reste cependant du chemin à parcourir pour parvenir à une stricte parité dans les instances dirigeantes puisqu'à la fin de l'année écoulée, la part des femmes dans celles-ci s'établissait à 12,9%. Toujours selon l'étude, celles-ci sont surtout présentes dans les fonctions de services comme les ressources humaines, les départements légaux ou les relations extérieures. Sur le panel étudié par le Crédit Suisse, seules 4% d'entre elles occupaient le poste de directrice générale.
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