Audrey Pulvar n'aura finalement pas mis longtemps à retrouver un poste après son éviction de l'émission de Laurent Ruquier (elle en avait été écartée après que son compagnon, Arnaud Montebourg, eut été nommé ministre du gouvernement de François Hollande). La semaine dernière encore, on murmurait que la direction de France Télévision, avec laquelle elle était en conflit ("ils m'ont prise pour un jambon", avait-elle confié dans Libération), n'écartait pas l'idée de lui confier une émission à la rentrée si le concept les intéressait.
C'est finalement la presse papier qui accueillera la jeune femme au franc parler légendaire. Elle remplacerait à ce poste Bernard Zekri, qui dirigeait la rédaction depuis mars 2010. En difficultés depuis plusieurs années, le titre racheté en 2009 par Matthieu Pigasse est passé d'une diffusion France de 35 901 exemplaires en 2009 à 54 667 exemplaires l'an dernier (selon l'OJD), chiffre que les actionnaires souhaiteraient encore augmenter. La seconde ambition est de faire des "Inrocks" un véritable "news" culturel avec davantage de sujets politique et société, virage éditorial déjà bien engagé.
Choix professionnel ou médiatique ? Un peu des deux certainement, puisque ce recrutement devrait faire couler beaucoup d'encre et apporter un coup de projecteur sur un titre qui cherche à accroître sa notoriété et ses ventes. L'éternelle question des conflits d'intérêt devrait inévitablement resurgir pour un magazine catalogué à gauche, et maintenant dirigé par une femme étiquetée comme tel, et de surcroît femme de ministre socialiste.
Quant au mercato des médias, il n'en finit plus d'apporter son lot de surprises. Who's next ?
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