Quand deux femmes se soutiennent mutuellement. Dans son livre Notre silence nous a laissées seules, l'actrice Judith Chemla (D'argent et de sang, Engrenages, Le sens de la fête) témoigne des violences conjugales, aussi bien physiques que psychologiques, vécues auprès de son ex compagnon. Coups, pressions, hurlements... "Je ne sais plus si je me tais, si je fais face, si je continue à parler, si je hurle aussi, je me souviens juste de sa main lourde qui s'abat sur mon visage. Silence. Désespoir", écrit-elle notamment en ces pages.
Une lecture qui bouleverse. Une consoeur comédienne le démontre : Isild le Besco. La soeur de Maiwenn le Besco, également réalisatrice, peut elle aussi témoigner de violences vécues. Prenant la suite de l'appel de Judith Godrèche, elle accuse le cinéaste Benoît Jacquot et dénonce une relation d'emprise, initiée alors qu'elle n'avait que 16 ans et le cinéaste... 52. Isild Le Besco est donc très émue quand elle lit le témoignage de Judith Chemla.
Sur Instagram, elle en parle, avec une voix qui semble encore bouleversée : "Je viens de terminer ce livre. Ca me laisse sans voix, tout ce que tu as traversé, et ce qu'on traverse... Etre ainsi objectivée ! Mais aussi, toutes les années d'énergie qu'on peut dédier, à se défendre..."
Et Isild le Besco de poursuivre, sur le même ton, à l'adresse de sa consoeur comédienne : "Les procédures, les avocats... C'est étourdissant de lire ce témoignage. On est tellement nombreuses ! Merci d'avoir écrit tout cela dans les détails, et signifié ainsi que ces choses doivent cesser. On ne doit pas culpabiliser, avoir honte, mais arriver à nommer les choses ainsi. Je t'envoie tout mon amour ma chère Judith"
De quoi émouvoir les internautes. Qui ont commenté : "Merci pour ce beau message qui apporte tant de soutien à tout le monde", "Il faut que la parole des femmes se libère. Je vous soutiens à fond., même si c'est pas simple, il faut que les mentalité changent.", "Y'a tellement de beauté dans toute cette sincérité...Tu es, vous êtes toutes et tous, les parleuses et les parleurs, d'une beauté inouïe", "Vous êtes courageuse, bravo".
Pas mieux. Dans sa prise de parole auprès du Parisien, Isild le Besco aborde ce qu'est une "relation d'emprise destructrice" : "C'est compliqué de rayer toute une personne et tout ce qu'on a vécu avec cette personne. Parce qu'on a tellement honte qu'on se sent responsable du comportement des autres".
Et l'actrice de rappeler, à raison : "Oui, il faut parler. Oui, il faut dénoncer. Mais il faut aussi respecter le rythme des victimes. C'est aussi une question de consentement. Plus on parle, plus les violences seront vécues et perçues comme telles, plus les abus seront dénoncés et pourront cesser"