Après les photos chocs, le témoignage bouleversant. L'actrice Judith Chemla a décidé de libérer la parole autour des violences conjugales qu'elle a subies de la part de son ex-compagnon et père de sa fille de 5 ans. Alors qu'elle avait posté ce lundi (4 juillet) trois clichés de son visage tuméfié pris en juillet 2021, la comédienne a témoigné sur l'antenne de France Inter ce mercredi (6 juillet).
Cette agression avait poussé la pensionnaire de la Comédie-Française à porter plainte une première fois : son ex-compagnon, le comédien et réalisateur Yohan Manca, avait alors été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Mais il avait poursuivi "un harcèlement intense", qui avait mené à une deuxième plainte, aboutissant à une condamnation à huit mois d'emprisonnement avec sursis pour "violences conjugales, harcèlement et violation de domicile", prononcée le 12 mai.
Comme le confiait l'actrice sur Instagram, le harcèlement n'a pas stoppé pour autant. "A bout", elle demandait "d'avoir la paix". "Malgré des menaces, malgré cette peine, il continue à penser que c'est une victime (...). Il se sent au-dessus des lois", poursuit-elle sur France Inter.
Dans cette interview éprouvante de 11 minutes, elle explique sa démarche : "Pourquoi je parle aujourd'hui ? Parce que ces mots de ma fille, ceux que je vais vous dire maintenant, je vais me battre contre ça. Ces mots de ma fille qui me dit : 'Moi, un jour, si quelqu'un me fait du mal, je ne demanderai pas à la justice de me protéger'. Je me battrai pour qu'elle sache qu'elle doit se protéger et qu'elle protège ainsi d'autres femmes. Et lui, qu'il comprenne que s'il ne change pas, sa fille sera une femme battue consentante", raconte-t-elle.
Et de lancer un appel aux femmes victimes de violences : "N'ayez pas peur : ne retirez jamais, jamais, jamais une plainte que vous déposez. Ne la retirez jamais. On vous intimidera. On m'a intimidée, on m'a culpabilisée."
En larmes, l'actrice affirme avoir reçu un soutien important de victimes depuis sa prise de parole. "Certaines femmes n'ont plus le courage de se battre, et j'ai des témoignages bouleversants qui me disent : 'grâce à vous je reprends le combat'."