Samedi 23 mars, le collectif « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes » se rassemblait sur le Parvis des droits de l’homme (Trocadéro) à Paris, pour « porter le deuil de la santé » en exposant des « corps » enfermés dans des housses mortuaires. Un symbole frappant pour dénoncer les conditions de travail toujours dégradées des infirmières et aides-soignants dans les hôpitaux. Les protestations ont été suivies dans toute la France par des manifestations locales à Montpellier, Bordeaux, Nice, Marseille, Grenoble, Troyes…
Le collectif ne se range ni politiquement, ni syndicalement. « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes » cherche à alerter l’opinion publique sur la baisse de la qualité des soins. Principalement due à un manque d’effectifs, à une dévalorisation salariale et à de mauvaises conditions de travail, elle met en danger les patients. Le groupe Facebook compte plus de 35 000 membres, et un fil Twitter égrène des témoignages d’infirmières : « Aujourd’hui, moi, soignante, touche le RSA et vais aux restos du cœur », ou « Aujourd’hui, moi, soignante, j’ai peur de devenir patient. Je connais la réalité de la mise en danger de ce dernier ».
Principal problème montré du doigt par le collectif, le système qui privilégie la rentabilité au détriment de la santé. Une pétition a été mise en ligne sur le site Avaaz.org. Elle a déjà récolté 11 784 signatures. Le but : alerter le gouvernement pour obtenir une réforme, et bénéficier d'une reprise en compte de la pénibilité, d’une mise à plat de la nomenclature des actes infirmiers, d’un véritable statut pour l’aide-soignante ou de l’intégration des primes pour les retraites.
Victoria Houssay
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