La publication de la photo du joueur de foot du Real Madrid, d’origine tunisienne, Sami Khedira posant avec sa femme nue dans les bras, avait provoqué un tollé en Tunisie. Les copies du quotidien Ettounsia avaient été retirées des kiosques et le directeur du journal Nasreddine Ben Saïda, arrêté et incarcéré le 15 février dernier.
Jeudi, lors de la première audience de son procès pour « atteinte aux bonnes mœurs portant des risques de troubles à l’ordre public », le directeur s’est expliqué devant un public nombreux de journalistes venus défendre la liberté de la presse : « Je n'avais pas l'intention de porter atteinte aux bonnes mœurs. Il s'agit d'un footballeur connu et de plus la photo a une dimension artistique ». Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), a assisté à l’audience : « C'est scandaleux qu'on puisse mettre quelqu'un en prison et le priver injustement de sa liberté pendant une semaine à cause de sa liberté d'expression », a-t-elle déclaré.
Selon Nejiba Hamrouni, la présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens, la libération de Nasreddine Ben Saïda est un soulagement, mais elle promet que la mobilisation ne faiblira pas autour de ce procès qui doit reprendre le 8 mars : « on va continuer notre combat parce que ce procès est un procès contre la presse en général », a-t-elle souligné. Un procès survient alors que le climat se tend entre le monde des médias et le pouvoir, les premiers soupçonnant le gouvernement formé par le parti islamiste vainqueur des élections de vouloir réduire leur liberté. Récemment, la Cour de cassation a cassé un jugement ordonnant la censure des sites web pornographiques.
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