La Birmanie connaît depuis mars 2011, date du transfert du pouvoir de la junte militaire vers un gouvernement civil, des chamboulements politiques qui vont dans le sens d'une démocratisation du pays. La presse va bientôt bénéficier de cette politique d'ouverture grâce à une loi mettant fin à la censure dont sont victimes les journalistes. Elle devrait entrer en vigueur courant 2012, selon Tint Swe, le directeur général adjoint du Département de l'enregistrement et de la surveillance de la presse (PSRD). L'avis de plusieurs journaux a été sollicité pour déterminer le projet de loi, qui doit compter 11 articles, selon l'hebdomadaire anglophone Myanmar Times. Le texte couvrirait, d'après le magazine, les droits et devoirs des journalistes, le code de déontologie mais aussi l'enregistrement des imprimeurs et des distributeurs.
Le PSRD est d'ailleurs appelé à disparaître. Au parlement, « tout le monde est d'accord sur le fait qu'il faut fermer » ce comité de censure, comme l'a expliqué à l'AFP Ye Htut, directeur général du PSRD. Preuve que les changements sont en marche, le nom de la célèbre opposante Aung San Suu Kyi est à nouveau publiable dans les journaux. Les journalistes n'attendent qu'une chose : que le gouvernement leur accorde des licences pour concurrencer le New Light of Myanmar, un journal très dogmatique. Mr Htut a déclaré que la presse étatique troquerait son rôle propagandiste contre l'ambition démocratique d'informer les gens sur les sujets qui les concernent.
La Birmanie est, pour l'heure, classée 169e par Reporters sans frontières sur les 179 pires pays de la planète en matière de liberté de la presse.
Elodie Vergelati
(Avec AFP)
Crédit photo : Hemera/Birmanie
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