En adoptant, au fil du temps, des comportements dits « masculins » comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou une alimentation déséquilibrée, les femmes se sont peu à peu exposées au risque de contracter une maladie cardiovasculaire. En effet, si auparavant, leurs hormones (œstrogènes) les protégeaient, ces dix dernières années la mortalité féminine due à ces maladies n’a cessé d’augmenter. Elles sont d’ailleurs devenues la première cause de décès chez les plus de 60 ans, mais concernent également les plus jeunes avec un taux de mortalité de 10 % chez les 25-44 ans.
« Le tabagisme, la contraception orale et notamment leur association après 35 ans, le traitement hormonal substitutif, le stress engendré par le cumul des responsabilités professionnelles et familiales fragilisent le cœur des femmes et ce, de plus en plus tôt, a expliqué Danièle Hermann, présidente de la Fondation Recherche Cardio-vasculaire, lors de la Journée mondiale du Cœur le 26 septembre dernier. Les statistiques sont connues, et pourtant, personne ne réagit ! », a-t-elle déploré. En réaction, elle a lancé un programme de recherche visant à mieux dépister et soigner ces maladies. Une démarche d’autant plus nécessaire que les symptômes féminins (fatigue, nausées, difficultés respiratoires) diffèrent de ceux des hommes. Enfin, si 43 % des accidents cardiaques sont fatals aux hommes, cette proportion s’élève à 55 % s’agissant des femmes.
Marie-Laure Makouke