L'endométriose est un problème de santé, et de société. Un enjeu qui concerne directement une femme sur dix en France. Et exige de s'atteler à bien des tâches : bousculer le monde pro', par exemple. D'après un sondage IPSOS pour la Fondation Recherche Endométriose, 53% des Français pensent ainsi que les entreprises ont "un vrai rôle" à jouer dans l'accompagnement des femmes atteintes d'endométriose.
Et alors que plus de 8 Français sur 10 (83%) affirment avoir déjà entendu parler de cette maladie, le monde de la médecine de son côté s'attelle à faire avancer les choses. Lentement. Mais sûrement. Ainsi, la Haute autorité de santé vient d'annoncer une nouvelle méthode de diagnostic : un test salivaire. Test qui à en croire la HAS serait "prometteur". Son nom ? "L'Endotest". Il n'échappera pas aux personnes concernées.
Et cela pourrait être une belle avancée dans le cadre d'une maladie qui comme le rappelle à raison le magazine ELLE est très marquée par "l'errance diagnostique, l'endométriose étant diagnostiquée souvent par hasard, avec un retard moyen de sept ans". 7 ans, oui : c'est énorme. L'efficacité de l'Endotest ? Elle serait carrément de 95 % !
Mais une question se pose...
"De très bonnes performances diagnostiques", c'est ce qu'aurait déjà démontré ce test salivaire, dixit la HAS. Cependant, si l'enthousiasme semble être de mise, la question de l'Endotest suscite directement celle... De son remboursement. Comme le relate encore ELLE, la Haute Autorité attend effectivement "de nouvelles données" avant "un éventuel remboursement généralisé". Et rapide. Chaque mot compte : rien n'est certain.
Ce qui est l'est, c'est que l'endométriose touche entre 10% et 20% des femmes en âge de procréer. C'est un sujet de plus en plus médiatisé. On pense par exemple aux prises de parole remarquées de personnalités comme Lorie et Enora Malagré. Cette dernière sensibilise régulièrement à la nécessité d'une meilleure prise en charge des femmes concernées, et d'une lutte pour des avancées médicales dans le diagnostic, et le traitement.
L'an dernier, après une énième hospitalisation, elle avait ainsi alerté : "Vous comprenez pourquoi je gueule ? Pourquoi je milite ardemment pour que la recherche avance ? Parce que j'en ai marre. J'ai mal comme jamais. Je me dis que j'en ai ras le bol, parce que décidément, sur moi, rien ne fonctionne. Je veux vraiment qu'on trouve un remède. Un VRAI à cette saloperie"
Un cri du coeur qui a beaucoup ému. Il faut dire que l'endométriose est un sujet aussi intime que politique. En Espagne par exemple, la maladie, et la prise en compte de celles qui en souffrent, est l'un des éléments à l'origine du vote de la révolutionnaire loi dite du "congé menstruel" qui a pris effet en 2023.