Face à une nouvelle flambée de violence par les forces du régime de Bachar al-Assad, qui a fait 68 morts parmi les civils mardi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé un appel à la trêve humanitaire en Syrie. Il a réclamé l’observation d’une pause quotidienne d’au moins deux heures dans les combats, afin que puisse être acheminée à la population une aide alimentaire et médicale. « À Homs et dans d'autres zones touchées, des familles entières sont bloquées chez elles depuis des journées, sans pouvoir sortir acheter du pain, d'autres vivres, de l'eau, ou accéder à des soins médicaux », a expliqué Jakob Kellenberger, le président du CICR. Washington a accueilli favorablement la demande d’un cessez-le-feu journalier, mais a écarté l’idée d’armer l’opposition syrienne. Le colonel Riad al-Assaad, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL) composée de militaires dissidents, a salué cette initiative tout en estimant qu’elle serait rejetée par les autorités.
L’étau se resserre sur Homs, la « capitale de la révolution ». Ce foyer de la contestation du régime est pilonné depuis près de vingt jours par les forces militaires. Le Conseil national syrien (CNS) a lancé l’alerte à direction de la communauté internationale afin d’obtenir la levée du « siège » de Homs et l’envoi de l’aide humanitaire. L’opposition craint un assaut final à brève échéance depuis qu’un convoi de 56 chars et véhicules de transport de troupes a été vu se dirigeant vers la ville, comme le rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). 31 civils ont été tués mardi dans la région de Homs (centre), notamment lors du bombardement intensif du quartier rebelle de Baba Amr. « Nous n'avons ni électricité, ni mazout. Les gens ont très peur qu'il y ait un assaut. La situation est pire que quiconque puisse imaginer. Il n'y a même plus de farine. Le blocus est total », a raconté à l'AFP Omar Chaker, un militant qui se trouvait dans le quartier. Une vaste opération militaire contre Abdita, dans la province d’Idleb (nord-ouest) a causé la mort de 33 civils. À Alep (nord), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur 2.500 étudiants qui organisaient un sit-in à l’université.
Dégager « un consensus et un message unifié » sur la crise en Syrie, c’est ce que vise la communauté internationale lors de la conférence organisée vendredi à Tunis. La Russie a déjà fait savoir qu’elle boycotterait l’événement.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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