
"Réveille moi avant de partir"
Influenceuse, coach de vie, avocate controversée... Nadia El Bouroumi a suscité moult polémiques lors du procès des viols de Mazan. Dans une des vidéos de cette avocate de la défense, représentant deux des 51 accusés de cette affaire historique, on voit cette dernière se déhancher sur la chanson "Wake me up before you go go" du groupe Wham.
Littéralement : "Réveille-moi avant de partir". Dans le cadre d'une affaire impliquant les viols sous soumission chimique de Gisèle Pelicot. Une provocation, pour bien des internautes. Pour rappel, en décembre dernier, Dominique Pelicot a été condamné à 20 ans de réclusion sur viols aggravés sur sa femme Gisèle après 4 mois de procès.

Nadia El Bouroumi avait également scandalisé par certaines déclarations.
Comme sa remise en question décomplexée du consentement de Gisèle Pelicot, suggérant l'espace d'une vidéo désinvolte rapidement devenue virale, diffusée sur ses réseaux sociaux : "On a diffusé des photos de Madame dans des positions qui, effectivement... posaient problème, puisque depuis quelques jours, elle nous expliquait que jamais jamais jamais elle n’avait participé à quoi que ce soit !".
Or, ce 23 avril, l'avocate était confrontée... A la justice. Et condamnée à un an de suspension dans le cadre de l'exercice de sa profession.

Un an de suspension avec sursis par le conseil régional de discipline de la cour d’appel de Nîmes, plus précisément. Et une obligation celle de suivre 20 heures de formation en déontologie. C'est ce qui a résulté du jugement de la très médiatisée avocate Nadia El Bouroumi.
Mais pas du tout dans le cadre du procès des viols de Mazan : les faits considérés par la justice sont antérieurs à cela. Et donc antérieurs, par exemple, à la rhétorique de l'avocate, comparant l'affaire Pélicot à un "feuilleton Netflix", comme le relate L'humanité.

Jour après jour, l'avocate rendait compte sous la forme de vlogs, sur TikTok, de l'audience. Un contenu abondamment suivi. Mais ce ne sont pas ces propos qui font l'objet de ces finalités juridiques. Ni d'autres accusations, comme celle d'avoir émis des prises de vue du procès, en contradiction avec ses obligations d'avocate.
Non, mais le fait de se déclarer coach de vie, et plus précisément, selon la magistrate, d'avoir été "actionnaire d’une société commerciale dispensant des prestations de coaching alors que cette activité n’est pas connexe à la profession d’avocat" et "présidente d’une société commerciale dont l’objet social couvre les activités de la profession d’avocat sans être ni inscrite au barreau ni assujettie à ses règles".
Face aux virulentes controverses qu'elle engendre, Nadia El Bouroumi rétorque, et affirme subir régulièrement "des menaces, du harcèlement, des insultes publiques". Elle invoque en outre la liberté d'expression. Sur son compte Instagram, elle défend également sa cause, et affirme sa volonté de perdurer au sein de sa profession malgré les polémiques.
Tel que le relate le Figaro, Nadia El Bouroumi "ne pourra désormais plus faire partie de l’ordre des avocats ou du conseil national du barreau".