Depuis quelques temps, on assiste, principalement de la part des favoris à la présidentielle à un concours de la meilleure idée. Pas un jour ou presque ne passe sans une proposition. En une semaine, il y a eu la TVA sociale, la taxe sur les transactions financières, la modulation du quotient familial et j’en passe. Demain, il y aura peut-être une idée sur le mal logement, des projets pour les hôpitaux, une mesure phare sur les déserts médicaux ou un projet autour du sacro-saint temps de travail. Cette force de proposition, à droite comme à gauche, est une bonne nouvelle. C’est la preuve de la vitalité des partis politiques à quelques semaines d’un scrutin crucial. Ce qui est plus préoccupant, c’est la vitesse à laquelle tous ces sujets sont abordés et expliqués. Aussitôt une idée est-elle étudiée qu’elle semble dépassée le lendemain. Ainsi va cette campagne. Il s’agit de lancer des mesures comme autant de ballons d’essais. Nos responsables sont devenus des Lucky Luke de la politique.
Dans ce zapping permanent, les journalistes sont tout aussi « fautifs » que les hommes et les femmes politiques. Il nous faut suivre le rythme, quitte à donner le tournis aux Français. Pourtant, les sujets abordés méritent plus de temps et mieux qu’une polémique. Prenons l’exemple du quotient familial, symbole s’il en est de la politique de la famille et du pacte social français. Ce n’est pas rien quand même. Après avoir déclenché une avalanche de réactions politiques, ce sujet ô combien important a été zappé. Fini, plié, exit. Le soir même, nous étions passés à autre chose. Les candidats en reparleront surement dans quelques semaines mais pour l’instant, le sujet est obsolète car déjà, un autre thème de campagne l’aura chassé du box office de la politique. Il faudrait presque instaurer un temps de parole non pas par candidat mais par sujet de campagne afin de consacrer plus de temps à des problématiques de fond. Le CSA pourrait peut-être se saisir de cette question… En attendant, dans les prochaines semaines, il faudra s’accrocher !
Crédit photo : AFP/Xavier Bertrand/Assemblée nationale
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