« Le rendez-vous approche » : voilà ce que déclarait Nicolas Sarkozy dans son entretien au Figaro Magazine publié samedi. Il semble que le chef de l’Etat ne va pas laisser durer le suspense plus longtemps quant à sa candidature à l’élection présidentielle et que la campagne va enclencher un nouveau tournant cette semaine. Si l’entrée en lice de Nicolas Sarkozy ne sera plus une surprise pour personne, elle a pour but de donner l’opportunité au Président de reprendre l’initiative face à François Hollande, toujours en tête des sondages.
Ainsi, l’annonce officielle de la candidature devrait intervenir selon les proches de N. Sarkozy, au plus tard le 16 février. Ce jour-là le chef de l’Etat sera en déplacement en province, dans un lieu que son équipe n’a toujours pas divulgué. Si la déclaration a lieu plus tôt, une interview télévisée ou une déclaration à l’Elysée sont également envisagées. Parmi les dates les moins propices, le mardi semble peu approprié pour une telle annonce : le président sera en effet en déplacement en Isère pour une visite consacrée au sauvetage par EDF du pionnier français des panneaux solaires, Photowatt.
Dans les rangs de la majorité, on trépigne d’impatience et les proches du chef de l’Etat ont de plus en plus de mal à garder ce secret de polichinelle. Claude Guéant a ainsi déclaré lors d’un déplacement aux Antilles « ne pas douter » de la candidature du Président. Quant à Brice Hortefeux, il n’a pas pu s’empêcher de parler de Nicolas Sarkozy comme du « candidat du changement ».
Du côté de l’opposition, François Hollande s’est déclaré « totalement indifférent » à la date choisie par le futur candidat UMP, même si Pierre Moscovici, son directeur de campagne, a reconnu qu’il s’agirait tout de même d’un « moment important ».
Virage à droite
L’entretien que Nicolas Sarkozy a accordé au Figaro Magazine et publié ce weekend a marqué l’accélération du calendrier du chef de l’Etat, avec des propositions dessinant un programme présidentiel marqué par les « valeurs » du Président. Ses déclarations concernant le mariage homosexuel, les droits des étrangers ou encore l’euthanasie ont par ailleurs été vivement critiquées par l’opposition, qui dénonce une « droitisation » des postures du Président. « Il n'est jamais utile pour un président sortant qui est en échec de s'en prendre aux plus fragiles », a lancé samedi François Hollande. Quant à Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, il a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir fait le choix de « l'extrême-droitisation ». François Bayrou, candidat du MoDem a lui aussi pris ses distances avec M. Sarkozy, appelant les « humanistes » à rejoindre son combat.
Crédit photo : AFP
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