C'est une drôle d’impression dans cette campagne présidentielle. En l’espace de quelques jours et peut-être même de quelques heures, les rôles se sont inversés entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Certes, le candidat socialiste n’est pas encore installé à l’Elysée et tout pronostic en ce sens serait précipité à 3 mois du scrutin, mais une chose est sûre, il a endossé le costume de présidentiable. Depuis le discours du Bourget, le candidat Hollande a montré à ses alliés comme à ses adversaires, qu’il avait la carrure pour accéder à la fonction suprême. En fendant ainsi l’armure, François Hollande a fait sa mue. Le candidat laisse de plus en plus paraître le président qu’il pourrait être. Et la droite ne s’y est pas trompée. En attaquant depuis quelques jours « l’arrogance » du candidat, elle pointe surtout l’assurance du présidentiable.
Et comme dans un jeu de miroirs inversés, c’est l’actuel président qui se retrouve dans la peau du candidat. En exprimant ses doutes devant une poignée de journalistes lors d’un déplacement en Guyane, Nicolas Sarkozy a laissé paraître de manière inconsciente ou calculée (le débat est sans fin) les interrogations et peut-être même, l’angoisse du candidat. En fendant ainsi l’armure, comme François Hollande, Nicolas Sarkozy a aussi fait sa mue. Le président laisse de plus en plus paraître le candidat qu’il pourrait être. Là encore, la gauche ne s’y est pas trompée. En martelant depuis quelques jours que le doute a changé de camp, elle dénonce surtout ce qui pourrait être la stratégie du candidat Sarkozy, à savoir, reconnaître ses faiblesses pour mieux rebondir. Car à n’en pas douter, si l’homme a exprimé des doutes, le politique est prêt au combat.
Dans quelques semaines, le présidentiable Hollande et le candidat Sarkozy pourraient, sauf surprise, se retrouver face-à-face lors d’un débat d’entre deux tours. A ce moment précis, les miroirs inversés cesseront de refléter les images de la campagne. Pour cet ultime face-à-face, c’est la vérité toute nue qui apparaîtra. Bas les masques !
Crédit photo : AFP
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