Alors qu’il regrettait, il y a un mois, ses propos sur les « nègres » tenus sur le plateau du 13 heures de France 2, Jean-Paul Guerlain aurait de nouveau, et en public, proféré des injures à caractère raciste. Les faits, révélés par la radio France Info, se seraient déroulés fin février, à la gare du Nord, à Paris.
En retard pour prendre un Eurostar, le parfumeur, en fauteuil roulant, est aidé, pour se déplacer, de trois agents de la compagnie ferroviaire. Ces derniers, de type afro-antillais pour deux d’entre eux et asiatique pour le troisième, tentent de lui expliquer qu’il ne pourra pas prendre place à bord de son train mais qu’il lui sera possible de prendre le suivant. Furieux, Jean-Paul Guerlain leur aurait alors lancé : « La France est un pays de merde, c'est une boîte de merde et on n'est plus servi que par des immigrés ! ».
Prononcés en public, ces mots ont profondément heurté les trois employés. « Je considère que ce sont des insultes, a confié l’un d’eux sur les ondes de France Info. C'est humiliant quand même. Il y avait pas mal des voyageurs autour. Et puis, c'est choquant. Il y avait beaucoup de mépris. Ce n'était pas quelque chose d'agréable. Surtout quand on pense que, dans un premier temps, on était venu pour lui apporter notre aide ». Et de préciser : « Nous, on n'est pas immigrés. On est aussi Français que ce monsieur-là ». Par ailleurs, selon un témoin de la scène, le vieil homme voyageait avec un proche. Celui-ci lui aurait conseillé « de se taire, d'arrêter de dire n'importe quoi devant tout le monde, alors que la première procédure n'est pas encore terminée ». Après avoir averti leur hiérarchie de l'incident, les agents ont tous trois décidé de porter plainte pour injure raciale.
Le 9 février dernier, Jean-Paul Guerlain comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir déclaré, en octobre 2010 lors du journal télévisé de France 2 : « Je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... ». Lors de l’audience, il a déclaré regretter « une imbécilité » soutenant être « tout sauf raciste ! » et avoir voulu « faire rigoler la journaliste ». Le délibéré est attendu le 29 mars. S’il est reconnu coupable, le célèbre parfumeur encourt une peine maximale de six mois de prison et 22 500 euros d'amende.
Crédit photo : France 2 / Jean-Paul Guerlain au journal télévisé de France 2 en octobre 2010.
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