"Qui a dit que la curiosité est un vilain défaut ?". C'est la question que pose Alexia Bacouël, sexothérapeute et autrice de Les dessous du plaisir (ed. Ideo), dans le descriptif du site dédié à la sexualité des femmes, Le Cabinet de curiosité féminine, dont elle est co-fondatrice avec Camille Emmanuelle, présidente et rédactrice en chef.
De quoi nous intriguer assez pour parcourir ses différentes rubriques, qui allient savamment "légèreté et sérieux". Une contributrice s'y demande ainsi si la liberté sexuelle ne serait pas un nouveau diktat, une autre s'immerge en camp naturiste, une dernière décrypte les sites anti-IVG. Mais ce n'est pas tout.
Le Cabinet de curiosité féminine est aussi une association qui prône l'émancipation, et le choix de vie de chacune. Elle organise des tables rondes, un savoureux podcast, des ateliers ou encore des interventions dans les établissements scolaires, pour s'assurer d'agir autant que possible afin de "traiter tous les sujets liés aux sexualités, de s'interroger sur la place des femmes dans la société, de militer pour l'égalité femme-homme et de lutter contre toutes les discriminations et violences."
Alexia Bacouël nous confie ses fantasmes, son envie de plage et d'eau turquoise, son crush pour Eva Longoria et nous raconte pourquoi elle a décidé d'inventer une nouvelle étiquette sexuelle, qui colle parfaitement à ses désirs de liberté.
Je dirais que notre sexualité est constitutive de notre personnalité ainsi que de notre identité sociale. C'est aussi un moteur. Se permettre d'y réfléchir et de la vivre tel qu'on en a envie, c'est s'offrir la possibilité de l'autonomisation, on devient actrice de son plaisir. C'est s'accorder la chance de vivre tel que l'on est.
Un concombre ?! Non, je plaisante (ou pas). En fait, j'apprécie particulièrement Le Néo ou le Gigi 2 de chez Lelo. Je trouve cette marque chic et vraiment adaptée au plaisir féminin, puis les accessoires perdurent dans le temps ce qui est non négligeable d'un point de vue environnemental.
Je rêve d'une plage de sable fin, de soleil, d'une eau turquoise et de cocotiers. Un endroit paradisiaque où personne ne pourrait nous surprendre (ce n'est pas mon truc l'exhib', du moins pas pour l'instant). C'est un peu cliché et pas foufou, mais c'est ce dont j'aurais besoin là tout de suite.
On mange quoi ce soir ? (rires). Il y a des invitées ?
En fait, je conseillerais n'importe lequel des films d'Erika Lust, d'abord parce qu'artistiquement il y a de la recherche ensuite parce qu'on voit des acteurs avec des corps moins formatés, qui correspondent à monsieur et madame tout le monde, on peut s'identifier et puis on les voit prendre vraiment du plaisir, et ça c'est très excitant !
Le fait de pouvoir dire "oui" et "non" quand je veux. Si je ne ressens pas cette possibilité, il ne peut rien se passer.
Eva Longoria. Je la trouve hyper sexy. On peut éventuellement inviter pour la soirée Jesse Williams, le mec qui joue Jackson Avery dans Grey's Anatomy, James Blunt aussi et mon mari...
Libersexuelle ? C'est un néologisme que j'ai inventé pour dire que ma sexualité est libre. Je ne me mets pas de barrière, ça ne veut pas dire que je teste tout avec tout le monde, ça veut surtout dire qu'aujourd'hui il y a des choses qui me plaisent, d'autres moins, mais je ne me ferme pas à la découverte. La sexualité est mouvante et c'est ça qui en fait sa richesse. Dire "je n'aime pas la sodomie, je ne ferai jamais ça", serait pour moi liberticide. J'aime me dire que les choses peuvent et vont évoluer avec le temps, ça laisse songeuse.
Absolument pas ! Quelle que soit la position, la pratique, on ne peut pas parler de soumission à partir du moment où c'est une envie commune. La soumission peut être une position que l'on adopte dans un jeu de rôle entre adultes consentants mais là encore si c'est un choix alors il n'y a rien à redire à cela.
La sexualité, lorsqu'elle est sainement partagée, offre un espace cathartique indispensable à l'équilibre psychique. Nous avons peu d'occasions de lâcher prise dans la vie. Nous sommes soumis à une pression constante. Cette pression est un inépuisable potentiel d'excitation que l'on peut mettre à profit pour être créatif dans la sexualité.
Tout dépend par ce que l'on entend par première fois, si c'est la première fois où il y a eu pénétration, je dirais douloureux. En même temps, cette première fois là est rarement agréable. On s'en fait tout un idéal mais en fait c'est complètement erroné, c'est souvent maladroit, voire carrément nul. Il n'y a vraiment pas de quoi s'en faire un monde. Mais il y a d'autres premières fois, genre le cunni, qui sont souvent plus jouissives !