Les lignes de Guillaume Meurice au sujet de Benyamin Netanyahou font beaucoup réagir. Léger rappel des faits ? Dans la dernière de l'émission "Le grand dimanche soir" sur France Inter, l'humoriste a trouvé judicieux de comparer le le Premier ministre israélien, Benyamin Natanyahou... A un nazi.
En taclant ainsi le principal concerné : "Halloween approche et tout le monde commence à chercher un déguisement pour faire peur. En ce moment, le déguisement Netanyahou marche pas mal. C'est une sorte de nazi, mais sans prépuce". Des mots qui ne sont vraiment pas passés : instruction de l'Arcom, réactions politiques et médiatiques abondantes, "Meurice" devenu Top Tendances sur Twitter... Entre autres incidences.
Sans oublier, les commentaires de personnalités pertinentes, comme Delphine Horvilleur, la première femme rabbin de France, ironisant : "Prépuce ou pas : Moi je serais plutôt en faveur de circoncire le temps d'antenne de Guillaume Meurice. (Et le mandat de Netanyahou aussi, mais c'est une autre histoire...). Ah si seulement les juifs contrôlaient les médias !...".
Le débat est vif, mais certaines voix insistent sur une certaine modération.
C'est le cas d'une célèbre chroniqueuse de Touche pas à mon poste, qui remet sur le devant de la scène cette formulation très (trop ?) galvaudée : qu'est-ce que cela signifie, être Charlie ? Un vaste, très vaste débat...
C'est Géraldine Maillet qui s'est exprimée.
A la question de savoir s'il faut condamner ou non cette blague jugée très "limite" par nombre d'internautes et de personnalités, la chroniqueuse de TPMP a tranché... En privilégiant l'entre-deux. Elle s'explique :
"J'ai trouvé que c'était indigne, pas drôle et que le contexte était catastrophique. Mais comme moi je suis Charlie et que j'accepte tout de Charlie, je ne peux pas être contre Guillaume Meurice. Même si je trouve que c'est dégueulasse"
Etre Charlie ou ne pas être Charlie, telle est la question ? Toujours est-il que cette opinion remet l'expression sous le feu des projecteurs. Effectivement, Géraldine Maillet n'est pas la seule à avoir argumenté ainsi. C'est également le cas... De Guillaume Meurice lui-même en vérité ! L'humoriste et intervieweur a relayé sur sa page Twitter une Une du célèbre journal satirique, afin d'expliquer au plus grand nombre sa tentative d'humour provocateur.
Sur cette première de couverture, l'on voit un dessin de Charb résumant "L'invention de l'humour" sous les traits d'un homme préhistorique arborant une torche, avec d'un côté l'huile, de l'autre le feu. Le message est limpide : il revient aux humoristes de mettre de l'huile sur le feu.
Et si c'était cela, "être Charlie" ?
Guillaume Meurice, qui participe à un autre journal satirico-politique (Siné Mensuel) semble le penser fortement. Géraldine Maillet, quant à elle, met plutôt l'accent sur la notion bien connue de liberté d'expression. A cela, il faut cependant préciser que cette polémique prend place dans un contexte très sensible, démontrant (si besoin était) qu'un fléau perdure et s'exacerbe, dans tous les pays par ailleurs : l'antisémitisme.
Rappelons à ce titre que dès le 9 octobre dernier, Gérald Darmanin affirmait qu'une "vingtaine" d'actes antisémites avaient été recensés en France en seulement 48 heures. Et que de la Toile à la "vraie vie", ces démonstrations de haine ont pu prendre diverses formes. C'est pour cette raison que d'aucuns, plutôt que "d'huile sur le feu", ont considéré ce sketch comme "irresponsable". Un débat dont les braises ne semblent guère s'apaiser.