Guillaume Meurice est l'un des chroniqueurs de Par Jupiter, émission diffusée du lundi au vendredi sur France Inter et présentée par Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek. Chaque jour, il se rend à la rencontre des Français·es pour les faire réagir sur des sujets d'actualité, et rapporte leurs réactions avec humour.
Ce mardi 19 mars, l'humoriste a abordé le clitoris et son enseignement à l'école. L'organe féminin exclusivement dédié au plaisir est le grand absent des manuels de SVT, avec seulement un livre sur 8 qui le représente correctement. En classe, la majeure partie des illustrations comportent TOUT sauf le clitoris, complètement rayé de la carte, comme la conversation sur le plaisir féminin, d'ailleurs.
A l'inverse, l'entièreté de l'appareil reproductif masculin est dessiné, comme on l'attend d'une planche d'anatomie. Ou comment éduquer les enfants et adolescent·es selon un principe archaïque qui veut que l'appareil reproductif féminin doive uniquement servir à la reproduction, et que ce qui se rattache à la sexualité des femmes soit complètement tabou.
Après avoir justement rappelé qu'on a "découvert l'Amérique avant le clitoris" (1492 pour l'un- qui n'est pas vraiment une découverte mais plutôt une arrivée sur des terres déjà habitées depuis des millénaires- et au 16e siècle pour l'autre), Guillaume Meurice a donc demandé à plusieurs hommes et deux femmes ce qu'était cet organe féminin et s'ils et elles jugeaient bon de l'inscrire au programme scolaire.
Les réponses sont pour la plupart catastrophiques. Drôles, mais catastrophiques : "C'est une grande languette, c'est une tige qui donne des pulsions et qui permet de fantasmer", sera ce qui se rapproche le plus de la réalité. "L'essentiel, c'est de participer, comme disait le sexologue Pierre de Coubertin", ajoute le journaliste.
"Vous auriez pu demander quel goût a le clitoris", intervient un autre. "Il y a le clitoris du matin et le clitoris du soir. Vaut mieux le lard fumé !". Soit.
A un dernier qui répond qu'il "adore ça" et qu'il pourrait en écrire un livre, Guillaume Meurice lui demande combien de terminaisons nerveuses possède la partie du corps. "Dix !", assure l'interrogé. La réalité étant 8000, on a du mal à lui reconnaître une expertise dans le domaine...
Mais c'est quand il se tourne vers deux femmes que ça se gatte encore plus. Questionnées sur l'apprentissage à l'école, les Françaises sont catégoriques : elles sont contre. Pas question de le mettre au programme. "Il y a peut-être d'autres choses à apprendre aux enfants que le clitoris. (...) La bistouquette, oui, mais le clitoris c'est trop précis", explique la première.
"Est-ce que les garçons ont vraiment besoin de savoir comment fonctionne le clitoris de la fille ? (...) Je pense pas. Pour eux ça va être sexuel. Ils vont vouloir l'appliquer tout de suite", explique la deuxième. Guillaume Meurice lui répond à l'antenne : "Ça devrait servir à ça, l'éducation. A savoir qu'est-ce qu'un clitoris pour tout le monde et aux garçons que c'est pas un truc à disposition. Que pour les travaux pratique il faut l'accord de la propriétaire du clitoris." Et de conclure "Ce sont quelques règles de base pour vivre en société et jouir sans entrave !".
On aimerait aussi leur dire que si l'apprentissage du clitoris est mis à l'ordre du jour dans les classes d'école, ce n'est pas uniquement pour que les garçons apprennent de quoi il s'agit, mais surtout pour que les filles connaissent mieux leur corps. Aujourd'hui, d'après les chiffres du HCE, un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu'elles ont un clitoris et 83 % d'entre elles qu'il s'agit d'un organe dédié au plaisir et à l'excitation. Une situation urgente.