C’est tard dans la nuit que les pays membres de la zone euro sont parvenus à un accord, après d’âpres négociations. « Un accord sur un programme global a été conclu », a ainsi annoncé le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy. Ce sommet de Bruxelles aura en effet accouché dans la douleur de plusieurs mesures destinées à sauver la Grèce et éviter la contagion de la crise aux autres pays européens.
Renforcement du FESF
Le renforcement de la capacité du FESF est l'un des volets du plan de réponse à la crise. La puissance de feu du Fonds de secours financier devrait être démultipliée et portée à 1000 milliards d’euros. Aujourd’hui ce fonds est doté d’une capacité de prêts théoriques de 440 milliards d’euros. Un montant jugé insuffisant pour faire face au risque de contagion de la crise à l’Italie et l’Espagne. Pour augmenter l’enveloppe du FESF, les pays ont opté pour un système d’assurance-crédit proposé aux investisseurs pour les inciter à acheter de la dette publique d’Etats fragiles. En cas de défaillance de l'Etat emprunteur, le FESF garantira, de cette manière, une partie de la dette. Un autre dispositif devrait soutenir ce mécanisme : un fonds spécial soutenu par le FMI et qui récolterait les contributions de pays émergents comme la Russie et la Chine.
Grèce : un effort de 100 milliards d’euros pour les banques
L'autre volet essentiel de ces accords est le plan de sauvetage de la Grèce qui a enfin fait l’objet d’une entente. Il consistera en l’effacement d’une partie de la dette grecque qui prendra la forme d’une décote de la valeur des créances détenues par les banques privées. Les banques ont finalement accepté cet accord après de rudes discussions. Cette mesure permettrait de réduire d'une centaine de milliards d'euros la dette grecque de quelques 350 milliards d'euros au total, et de la ramener à 120% du Produit intérieur brut national, contre 160% actuellement. Une « nouvelle ère » s'est ouverte pour la Grèce, s'est félicité le premier ministre grec Georges Papandreou, parlant d'un « nouveau départ ».
Recapitalisation des banques
Enfin, la recapitalisation des banques européennes a été également adoptée, afin de leur permettre d'amortir le choc de cette réduction de la dette. L'enveloppe nécessaire sera de 106 milliards d’euros. La directrice générale du FMI Christine Lagarde a salué les « progrès substantiels » réalisés lors du sommet européen à Bruxelles, félicitant les dirigeants de la zone euro pour avoir mis en place « un programme qui va répondre à la crise dans la région ». Les effets de ces accords se sont positivement fait sentir dès ce matin : portée par l’accord des pays membres européens, la bourse de Paris a ouvert en forte hausse jeudi.
Crédit photo : AFP/Le Premier ministre Tchèque Petr Necas (g) serre la main à la chancelière allemande Angela Merkel, devant Nicolas Sarkozy, lors du sommet européen à Bruxelles, le 26 octobre 2011
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